Titre | Les effets de la « question miracle » dans les textes de patients alcoolodépendants | |
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Auteur | Sylvie Petit | |
Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions | |
Numéro | vol. 11, 2005/3-4 Les conduites de consommation à l'adolescence | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 209-225 | |
Résumé |
Les personnes alcoolodépendantes expriment peu d'émotion et de fantaisies dans leurs discours et textes écrits. Il n'y a pas d'implication dans des projets ou dans un futur possible. C'est à partir de cette constatation faisant partie du tableau clinique du patient alcoolique qu'a démarré cette étude. C'est dans le cadre d'ateliers d'écriture animés dans un hôpital de jour en service d'alcoologie que nous avons évalué les effets de la « question miracle » (technique utilisée en thérapie brève) quant à la perception de soi retransmise au travers des textes de patients alcoolodépendants. Deux groupes de textes ont été comparés : proposition de la « question miracle » et non-proposition de celle-ci. L'hypothèse d'une perception différente de soi suscitée par la « question miracle », révélée par une plus grande utilisation du « je » et de verbes actifs dans le discours, est validée. Mais celle d'une orientation vers le futur est plus nuancée. Des objectifs sont envisagés même si nous constatons que l'utilisation globale des verbes au futur reste minime. L'hypothèse de relations plus importantes avec l'entourage et moins centrée sur l'alcool est également validée. Cependant de nombreux biais méthodologiques ne nous permettent pas d'affirmer, ni de généraliser ces résultats. Cette recherche a été effectuée à partir de petits échantillons de patients alcoolodépendants. De plus, certains patients ont une facilité d'écriture et cette forme d'expression n'est pas si aisée pour tous les participants des ateliers d'écriture. La « question miracle » n'est pas thérapeutique en soi, mais elle pourrait bien être une fenêtre ouverte au changement, et pour les patients, et pour les thérapeutes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This project was developed in the context of writing workshops offered to alcoholic patients in a day centre. People addicted to alcohol express little emotion and imagination in their speech, and this can also be said on their writing. They cannot engage into the future or in any concrete projects. The « miracle question » (a brief therapy technique) used in those workshops gives patients the opportunity to imagine themselves in a miracle world where all of their problems would be solved. The aim of this research was to examine the impact of this technique on the self perception of patients. Would the written material produced by patients exposed to the « question » contain more « I » and active verbs than those not exposed ? Would they project themselves into the future, using more future tenses ? Would they engage with their environment ? The written material of two groups were tested, one subject to the « question », and a control group. They were observable differences between the two groups. More « I » and active verbs were used by patients exposed to the « question ». Those patients seem to project themselves into the future, but the difference with the control group is not clear cut, and future tense is not used in any noticeable way. Their relationship with their environment is also richer and less alcohol centred. Conclusion: The small sample size and the difference in writing abilities between patients may be counted as bias. However, if « the miracle question » cannot be considered therapeutic in itself, it could still be used as an opening leading to changes in patients – and in therapists. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_113_209 |