Titre | L'ambition sans remords : SYRIZA et l'exercice du pouvoir | |
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Auteur | Lamprini Rori | |
Revue | Pôle Sud | |
Numéro | no 45, 2016/2 Partis émergents en Europe du Sud | |
Rubrique / Thématique | Thema |
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Page | 85-118 | |
Résumé |
Parti largement inconnu, suscitant l'indifférence de l'opinion publique européenne et des médias jusqu'en 2009, SYRIZA constitue probablement une exception dans la famille de la gauche radicale européenne, autant par son ascension électorale rapide et sa victoire aux élections de 2015 que par la succession de ses choix paradoxaux dès lors qu'il a accédé aux responsabilités. SYRIZA est parvenu à capitaliser sur la structure d'opportunité politique créée par la crise financière grecque, et à combler le vide suscité par l'effondrement du bipartisme prévalant alors ainsi que par la débâcle électorale d'un des deux de ses piliers pendant la période 2010-2012 ; à maitriser et promouvoir un récit alternatif à la crise, dominé par la dénonciation du système et le populisme, en soutenant qu'il existait une voie alternative à l'austérité au sein de la zone euro ; à conquérir une partie importante des électeurs du Mouvement Socialiste Grec (PASOK) et de la Nouvelle Démocratie (ND) en suivant dans sa rhétorique une stratégie de rupture avec le passé, mais de continuité et de ralliement en ce qui concerne ses cadres et sa tactique. SYRIZA n'a pas hésité recourir aux possibilités institutionnelles à sa portée. En refusant à la fin 2014 d'apporter son soutien à l'élection du Président de la République, sous le gouvernement ND-PASOK, il accélère ainsi son ascension vers le pouvoir. Et il y parvient inéluctablement, faisant alors face aux responsabilités inhérentes à l'exercice du pouvoir, à l'époque des memoranda. En partant de l'hypothèse selon laquelle la crise a agi comme un choc extérieur qui a réveillé des dynamiques de changements jusque-là latentes au sein du parti, cet article étudie la profonde mutation de SYRIZA en termes organisationnels, de sociologie électorale, dans son discours, son travail gouvernemental, et sa stratégie d'alliances. La présente étude s'inscrit dans le débat autour du changement des partis politiques contemporains liés autant aux contraintes extérieures qu'à l'épée de Damoclès que constitue la gouvernance. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
A largely unknown party, rather indifferent to European public opinion and the media until 2009, SYRIZA constitutes probably an exception among the family of the European radical left, as much by its rapid electoral ascent and its victory in the elections of 2015 as by the series of paradoxical choices it made once it had acceded to power. SYRIZA managed to capitalize on the structure of political opportunity created by the Greek financial crisis and fill the gap created by the collapse of the prevailing two-party system and the electoral debacle of one of its two pillars during the 2010-2012 period ; to master and promote an alternative narrative to the crisis, dominated by populism and the denunciation of the system, arguing that there was an alternative to austerity within the euro area ; to conquer a sizeable part of the voters of the Greek Socialist Movement (PASOK) and New Democracy (ND), following in its rhetoric a strategy of rupture with the past, but of continuity and rallying in terms of political personnel and tactics. SYRIZA did not hesitate to resort to the institutional possibilities within its reach. By refusing to support the election of the President of the Republic under the ND-PASOK government in late 2014, it accelerated its rise to power. And it inevitably succeeded, then facing the responsibilities inherent in the exercise of power in the times of memoranda. Based on the hypothesis that the crisis acted as an external shock that awakened the dynamics of hitherto latent changes within the party, this paper studies the profound mutation of SYRIZA in terms of organization, electoral sociology, discourse, policy-making, and coalition strategy. The present study contributes to the debate on the change of contemporary political parties linked to external constraints, as well as to the consequences that come with governance under austerity. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSUD_045_0085 |