Titre | La machine électorale : culture matérielle des bureaux de vote au Ghana, au Kenya et en Ouganda | |
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Auteur | Justin Willis, Gabrielle Lynch, Nic Cheeseman, Raphaël Botiveau | |
Revue | Politique africaine | |
Numéro | no 144, 2016/4 Matérialités de vote | |
Rubrique / Thématique | Le Dossier : Matérialités du vote |
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Page | 27-50 | |
Résumé |
Les élections mettent en jeu plusieurs types de représentations publiques de l'ordre, que ce soit durant les campagnes ou au fil des processus bureaucratiques entourant la tenue des scrutins. Cet article s'intéresse à un élément clé de l'élection, à savoir la culture matérielle du bureau de vote et les processus qui lui sont associés. Il en dissèque les pratiques, leurs continuités et transformations dans trois pays de l'Afrique postcoloniale : le Ghana, le Kenya et l'Ouganda. L'article défend l'idée selon laquelle ce sont la concentration en un même lieu et la combinaison technique entre des éléments et des processus multiples qui ont façonné ce lieu – idéellement et non toujours dans la réalité – comme dispositif bureaucratique ; celui-là même qui contribue à la mise en scène d'une relation particulière entre l'État et l'individu citoyen. Le bureau de vote participe ainsi de la création de l'État en tant qu'entité distincte de la société, comme sphère de l'ordre, et ce bien qu'il fasse aussi de l'électeur le sujet de cet ordre. Pour autant, s'il est conçu de façon à produire une citoyenneté idéale et non médiée, la pratique et l'expérience viennent souvent la subvertir, suggérant ainsi que l'État s'encastre en fait profondément dans la société. Si le bureau de vote demeure une influente salle de classe, les leçons qu'il enseigne restent donc quant à elles incohérentes et contestées. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Elections are characterised by different public performances of order that are enacted during campaigns and the bureaucratic processes of the polls. This paper explores a key element of the latter; namely, the material culture, and associated processes, of the polling station. It does so by looking at change and continuity in polling station practice in the post-colonial period in three African countries: Ghana, Kenya and Uganda. We argue that the colocation and technical combination of multiple items and processes have created the polling station – ideally, though not always in reality – as a bureaucratic machine, which helps to enact a particular relationship between the state and the individual citizen. In so doing, the polling station helps to create the state as a distinct entity and sphere of order, even as it creates the voter as the subject of that order. However, while polling stations are designed to produce an ideal of unmediated citizenship, practice and experience often subvert that ideal, and suggest that the state – instead of being a distinct sphere of impartial order – is profoundly entangled with society. As a result, while the polling station remains a powerful classroom, the lessons that it teaches are inconsistent and contested. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_144_0027 |