Titre | Les classements d'établissements d'enseignement supérieur et de recherche : des miroirs déformants aux instruments de régulation | |
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Auteur | Julie Bouchard | |
Revue | Questions de communication | |
Numéro | no 23, 2013 Figures du sacré | |
Rubrique / Thématique | Échanges |
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Page | 175-196 | |
Résumé |
Depuis le tournant des années 70-80, les transformations de l'enseignement supérieur et de la recherche ont été portées non seulement par des réformes institutionnelles, des mutations organisationnelles et sociétales, des discours, des représentations et des idéologies, mais aussi par des instruments. Dans une perspective constructiviste et avec, pour toile de fond, le texte d'Arnaud Mercier « Dérives des universités, périls des universitaires », ce texte traite l'un de ces instruments fondés sur la quantification et incarnant le virage managérial ou entrepreneurial des universités : le classement des établissements d'enseignement supérieur et de recherche. En définissant le classement et ses propriétés, cet article assimile le classement à un instrument de régulation plutôt qu'à un miroir ou à un miroir déformant : le classement ne représente pas simplement la réalité sociale ; il produit la réalité sociale dont il fait partie et oriente la conduite des acteurs. En France, son émergence est resituée dans le temps long, à la fin des années 70, dans la presse grand public spécialisée en éducation, au croisement de l'idéologie du new public management et de normes de valeurs journalistiques. Aujourd'hui intégré à la communication institutionnelle d'universités qui met en veille la dimension politique de l'instrument au profit de sa dimension technique, le classement redéfinit en partie la mise en scène des établissements autour de motifs discursifs récurrents. Le texte aborde enfin la question des critiques méthodologiques des classements. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Since the end the 1970s, the field of higher education and research has been affected not only by institutional, organizational and societal changes, by discourses, representations and ideologies, but also by instruments. Adopting a constructivist perspective, and having in mind the paper of Arnaud Mercier “Dérives des universités, périls des universitaires”, this paper focuses upon one of these instruments based on quantification that is intimately related to the entrepreneurial or managerial turn of universities: the ranking of higher education and research institutions. Describing the properties of the tool, this paper proposes to see ranking as a regulation instrument rather than as a mirror or a distorting mirror of reality: ranking does not simply represent the social reality; it produces the social reality to which it belongs and modifies the behaviour of actors. The mainstream press in education has produced at the end of the 1970s the first rankings of higher education institutions in France, at the intersection of the ideology of new public management and journalistic values and norms. Integrated today within the corporate communication of French universities, rankings contribute to redefine the institutional image of universities around specific discursive patterns. The paper finally addresses the issue of methodological criticisms of the rankings. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://questionsdecommunication.revues.org/8409 |