Titre | Quelques aspects des relations entre avant-garde et modernité dans le contexte de l'Allemagne divisée : le cas des dadaïstes vieillissants | |
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Auteur | Agathe Mareuge | |
Revue | Germanica | |
Numéro | no 59, 2016 La modernité littéraire dans l'Allemagne divisée | |
Page | 33-50 | |
Résumé |
Cette contribution porte sur les liens entre modernité et avant-garde dans l'espace germanophone après 1945, plus exactement sur les phénomènes d'auto-historicisation auquel se livre l'avant-garde dada dans sa production tardive. Ce geste historiographique contradictoire – Dada était contre toute histoire et contre toute théorie – se double d'un second paradoxe : la réappropriation de la modernité littéraire par ces mêmes dadaïstes vieillissants, alors que toute tradition était « taboue » dans les années dix et vingt au nom d'un principe de table rase. Ce phénomène a lieu principalement à l'Ouest, non par affinité politique ou idéologique, mais par désir d'accéder à un plus large lectorat, sans pour autant donner lieu à une institutionnalisation ou à une canonisation de l'avant-garde dada : on constate plutôt, dans un mouvement inverse, une avant-gardisation de l'institution littéraire. La perspective des dadaïstes est complétée par un aperçu de leur réception par la nouvelle génération, notamment en RDA, largement méconnue par rapport à la réception de Dada à l'Ouest dans les années cinquante et soixante. L'avant-garde dada (mais aussi surréaliste, futuriste et constructiviste) est reçue conjointement à la modernité poétique et permet la transmission d'un avant-gardisme compris comme travail critique et subversif de la langue. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This paper addresses the relationship between modernism and avant-garde in the German-speaking area after 1945, especially the self-historicization of the Dadaists themselves in their late work. This contradictory historiographic practice – originally, Dada was against history as well as against theory – is combined with another paradox: the reappropriation of literary modernism by the ageing Dadaists, while the reference to a tradition was still a taboo in the 1910s and 1920s. This phenomenon occurs mainly in the West, neither for political nor ideological reasons, but because the Dadaists wanted to reach a larger readership. However, it did not lead to an institutionalisation or a canonisation of the Dadaist avant-garde, but rather to an avant-gardisation of the literary institutions. The perspective of the Dadaists is completed by an overview of Dada's reception by the new generation of poets in the GDR, which is less studied than in West Germany. The literature of the Dada avant-garde (as well as surrealism, futurism and constructivism) is received together with poetic modernity and allows the transmission of avant-gardism as a critical and subversive work on language. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_059_0033 |