Titre | Paul Celan ou les affres de la modernité | |
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Auteur | Clément Fradin | |
Revue | Germanica | |
Numéro | no 59, 2016 La modernité littéraire dans l'Allemagne divisée | |
Page | 83-98 | |
Résumé |
Paul Celan (1920-1970) ne figure pas, loin s'en faut, au panthéon des « modernes ». Ce n'est pourtant pas faute d'avoir engagé un dialogue exigeant avec les auteurs dits de la « modernité », comme l'a montré R. Colombat dans une suite d'études sur ce point qui concluent à la complexité de la position poétologique celanienne si on s'en tient aux coordonnées usuelles de la critique littéraire. On peut légitimement espérer retrouver le fil plus immédiat de la perception de la « modernité » celanienne en remontant aux recensions journalistiques de deux de ses œuvres – Mohn und Gedächtnis (1952) et Atemwende (1967) – situées aux extrêmes de sa vie d'auteur. En montrant que celles-ci tendent finalement dans les deux cas à nier la charge de réalité portée par les poèmes, que ce soit par l'assignation au surréalisme ou à l'obscurité congénitale de la poésie, nous en arrivons à dégager un principe poétique celanien qui y répond : « l'actualité ». Loin de refuser la réalité, Celan développe une poésie profondément référentielle et ancrée dans l'époque, au point qu'on peut y retrouver un aspect réellement « moderne », la réflexivité, ce que deux poèmes non-publiés de janvier 1969 viennent souligner, faisant suite à la lecture par Celan d'une critique, sérieuse, de son œuvre. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Paul Celan (1920-1970) does not belong, by far, to the pantheon of « modern » authors, and this despite his efforts towards a demanding dialogue with the presumed « moderns » as stressed by R. Colombat in a series of articles on this precise matter which conclude to the complexity of Celan's poetological position in regard of the usual coordinates of literary criticism. One can rightly expect to find a more immediate perception of Celan's alleged « modernity » when going back to the journalistic reviews of two of his books – Mohn und Gedächtnis (1952) and Atemwende (1967) – which are situated at the far extremities of his author's life. In both cases those reviews eventually tend to deny the load of reality carried by the poems as they assign them either to surrealism or the congenital obscurity of poetry which finally leads us to bring out a celanian poetical principle in answer to it : “actuality”. Far from escaping reality, Celan develops a deeply referential poetry which roots in its time so that one can find a truly “modern” aspect in it, reflexivity, as shown in two unpublished poems of 1969 which follow Celan's reading of an academic critic of his work. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_059_0083 |