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Titre ‪‪Eine Kiste, deren Inhalt nicht mehr zugänglich ist – Wolfgang Hilbigs Roman ‪ ‪Das Provisorium‪ ‪ und sein Umgang mit der Shoah‪‪
Auteur Florian Gödel
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 59, 2016 La modernité littéraire dans l'Allemagne divisée
Page 99-114
Résumé À maints égards, la shoah joue un rôle central dans Das Provisorium de Wolfgang Hilbig, elle semble même être la condition de l'existence provisoire du protagoniste tiraillé entre la RDA et la RFA. Même après la chute du Mur, il ne parviendra plus à retrouver la sérénité. La Shoah représente une tache obscure derrière les souvenirs d'enfance lointains, derrière les idéologies qui l'ont utilisée pour interdire toute critique, et en même temps le protagoniste voit en elle la seule vérité du xx e siècle qui, pour le reste, est un siècle de mensonges. Elle devient ainsi pour l'écrivain la légitimation de son écriture. Il en résulte que la shoah occupe une fonction poétologique dans Das Provisorium de Hilbig. Avec Adorno, elle devient la justification nouvelle des écritures de la modernité littéraire. Hilbig ne reprend pas simplement à son compte ce raisonnement, il le soumet lui aussi à la critique. Mais c'est par là qu'il trouve un nouvel accès au mythe, même si son contenu ne lui est plus accessible. De même que la shoah est remplacée par le monde de mensonges qui lui succède mais sur lequel elle continue de diffuser ses effets subversifs par sa simple présence, de même Hilbig parvient à écrire une littérature autoréférentielle qui peut et doit rappeler de manière critique à la société les problèmes qu'il lui reste à résoudre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
‪In Wolfgang Hilbig's ‪

‪Provisorium‪

‪ the Shoah attains a central role in many different ways. It seems to be one condition of the provisional life the protagonist bears. He is stuck up between the GDR and the FRG and he cannot get stable even after the German reunification. The Shoah is a gleaming mark behind the distant childhood memories, behind the ideologies that abused it as a prohibition of any criticism. Simultaneously the protagonist identifies it as the only truth of 20th century which apart from that has been a century of lies. Consequentially, the Shoah becomes the legitimation of literary producing and attains thus a poetological function within Hilbig's novel. According to Adorno, the Shoah justifies once again the way of modernist writing. Nevertheless, Hilbig does not simply copy this argument but he interrogates it critically. Therefore he earns a new approach to the myth even though its content is no longer available for him. In the way as Shoah has isolated from the successive century of lies without losing a certain subversive effect by its mere presence, Hilbig is able to create a self-referential literature that still confronts the society with its unsolved challenges.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_059_0099