Contenu de l'article

Titre L'illusion technocratique. Négociation collective et politique du travail dans les entreprises publiques italiennes (années 1950-1990)
Auteur Ferruccio Ricciardi
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol.59, no 1, janvier - mars 2017 Les syndicats face aux transformations du secteur public
Rubrique / Thématique
Les syndicats face aux transformations du secteur public
Résumé Cet article éclaire un aspect peu connu du syndicalisme patronal : l'activité syndicale des entreprises publiques et son impact sur la négociation collective. En mobilisant un vaste corpus d'archives, on a étudié le cas de l'association professionnelle des entreprises publiques italiennes tout au long de sa trajectoire (1958-1998). Ce cas est utilisé comme prisme pour rendre compte des tentatives de régulation des politiques syndicales des entreprises publiques, tentatives qui débouchent sur la constitution d'une sorte de branche professionnelle à part, régie par ses propres règles et codes de conduite, et qui néanmoins parvient à influencer les pratiques de négociation collective à l'échelle nationale mais aussi sectorielle et/ou d'entreprise. L'analyse des interactions entre acteurs politiques, managers et syndicalistes donne à voir des configurations qui ne sont pas réductibles à un modèle unique de syndicalisme au sein du secteur public. Celui-ci se construit et se remodèle au fil des années, tout en se distanciant du syndicalisme du secteur privé sous plusieurs aspects : le rôle joué par l'État-employeur dans la prise en compte des stratégies syndicales au sein de la politique économique ; l'articulation du compromis social en entreprise via l'intégration de préoccupations de portée générale dans les techniques de gestion du personnel ; l'impulsion, à plusieurs échelles, de la concertation entre les acteurs collectifs.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article deals with a little-known aspect of employer unionism, i.e. the personnel management strategies of state-owned enterprises and their impact on collective bargaining. Drawing on a large corpus of archive material, it focuses on the case of the employers' organisation for Italian state-owned enterprises (1958-1998). This case is used as a prism through which attempts to regulate the relations between trade unions and state-owned enterprises are viewed. These attempts led to the formation of a kind of occupational branch, governed by its own rules and codes of conduct, which nevertheless managed to influence collective bargaining practices at national as well as branch and/or company level. The analysis of the interactions between political actors, managers and unionists shows configurations that cannot be reduced to a single model of public sector unionism. The latter was built and remodelled over the years, distancing itself from private sector unionism in several respects: the role of the state-employer in integrating trade union strategies with economic policy objectives; the expression of industrial compromise within firms through the incorporation of more general concerns into personnel management techniques; the incentive for collective actors to cooperate at multiple scales.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://sdt.revues.org/557