Titre | La passion et son héritage | |
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Auteur | Patrice Nominé | |
Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions | |
Numéro | vol. 10, 2004/2 | |
Rubrique / Thématique | Thématique |
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Page | 103-123 | |
Résumé |
La passion pour « les poisons de l'esprit» offre une
illustration saisissante et caractéristique de l'exaltation humaine, des plus
insensibles à la raison et des plus insistantes. Le XIXe siècle témoigne de
façon exemplaire d'un enthousiasme grandissant pour les psychotropes, baumes
des douleurs physiques et morales, qui s'est vu sanctionné par un souci
impérieux d'instaurer un contrôle social de leur usage. L'expression d'un tel
moralisme appliqué aux abus de la magie chimique a peut-être trouvé un
aboutissement provisoire dans la substitution de la santé au bien-être, qui
s'appuie sur des politiques de santé publique qui opposent à la déréliction
humaine les valeurs d'une responsabilité individuelle redevable au groupe
social des preuves de la légitimité d'un tel recours. La morale sociale semble
alors s'imposer comme idéal à la clinique médicale, au prix de l'hypothèque du
droit que chaque individu peut revendiquer: être l'artisan de son propre
malheur au cours de ses tentatives d'apaisement de la douleur
d'exister. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_102_0103 |