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Titre Henry Kissinger, Theodore Roosevelt et l'ordre mondial selon Trump
Auteur Niall Ferguson, Isabelle Hausser
Mir@bel Revue Commentaire
Numéro vol. 40, no 158, été 2017
Rubrique / Thématique
Politique mondiale
Page 301-312
Mots-clés (géographie)Etats Unis
Mots-clés (matière)géopolitique négociation relations internationales terrorisme
Mots-clés (anthropo)Obama (Barack) Trump (Donald)
Résumé Cet article a été publié dans The American Interest (mars-avril 2017), revue que dirigent Charles Davidson et Francis Fukuyama. Ils ont autorisé, et je m'en réjouis, sa traduction en français et sa publication dans Commentaire. Quatre mois après l'investiture de Donald Trump comme 45e Président des États-Unis, nous n'avons aucune certitude sur la direction que prendra sa politique étrangère ; on a en revanche beaucoup spéculé – généralement de manière alarmiste – sur ce qu'a dit Trump dans ses discours et ses interviews. Pourtant, très rares sont les Présidents qui fondent leur politique étrangère uniquement sur leur rhétorique de campagne. Très rares sont ceux qui rompent complètement avec les politiques de leurs prédécesseurs. En effet, très rares sont ceux dont on peut dire qu'ils ont en pratique quelque chose d'aussi cohérent qu'une doctrine de politique étrangère, moins encore une grande stratégie. L'expérience suggère également que la politique étrangère de l'Administration Trump dépend largement des positions de ceux qui occupent des postes clés – secrétaire d'État et secrétaire à la Défense ainsi que conseiller national de Sécurité – et surtout de qui l'emportera dans la lutte entre les départements ministériels : bataille pour la priorité bureaucratique, combat pour un accès régulier au Président et guerre des fuites aux médias. Pourtant, on est encore bien loin de savoir qui prend le dessus pour mener les politiques étrangères de Trump. Plutôt que de spéculer sur ces questions, il est peut-être plus constructif de s'interroger pour l'instant sur ce que sont en fait les options stratégiques de Trump, compte tenu des paramètres les plus importants de la réalité. Dans ce contexte, c'est une bonne chose que Henry Kissinger, le penseur stratégique et praticien vivant le plus respecté de la nation, ait déjà rendu publiques certaines de ses vues. N'ayant soutenu aucun des deux principaux candidats à la présidence, mais les ayant rencontrés tous les deux durant la campagne, Henry Kissinger mérite d'être écouté. On ne peut être certain, bien sûr, que le Président élu, ou son équipe de sécurité nationale, tiendra compte de ses idées. Il serait imprudent de supposer que le Président élu ne prend pas au sérieux les idées qu'il a lui-même souvent exprimées, or celles-ci ne concordent pas spécialement avec celles d'Henry Kissinger. Mais il a demandé conseil à Kissinger et il est fort possible que les responsables de son futur cabinet soient disposés à l'écouter. Il n'y a donc pas de raison de supposer que l'Administration embryonnaire est tellement attachée à une doctrine stratégique particulière que ce qui suit peut être écarté d'un revers de main. N. F.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COMM_158_0301 (accès réservé)