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Titre Le digital labour, extension infinie ou fin du travail ?
Auteur Sébastien Broca
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 32, 2017/1 Déplacer les frontières du travail
Rubrique / Thématique
Articles
Page 133-144
Résumé Cet article considère le champ d'études constitué autour de la notion de digital labour comme révélateur de deux tendances actuelles : la caractérisation comme travail d'un nombre croissant de temps sociaux, le rôle économique grandissant des processus d'automatisation algorithmique. L'hypothèse défendue est que l'extension de la notion de travail à des activités quotidiennes – comme utiliser un moteur de recherche ou porter un bracelet connecté – est dialectiquement liée au fait que, dans certains secteurs de l'économie numérique, l'activité humaine consciente n'est plus la seule source de la valeur. Autrement dit, les théoriciens du digital labour présentent comme du travail des activités que le sens commun ne considère pas comme telles, parce que ces activités servent d'inputs à des processus économiques où l'automatisation tient une large place. Il s'agit ainsi en quelque sorte de retrouver le travail dans les secteurs où sa centralité paraît remise en cause. Ce geste théorique, pour intéressant qu'il soit, peut susciter quelques réserves. D'une part, il rompt avec la définition philosophique moderne du travail en tant qu'activité consciente et volontaire. D'autre part, il semble réduire l'ensemble de nos temps sociaux au vaste processus d'accumulation capitaliste. La fin de l'article tente d'élaborer quelque peu ces deux critiques.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article considers that the emergence of digital labour studies is revealing of two current trends: the framing of a growing number of social activities as labour, the growing economic importance of algorithmic automation. My hypothesis is that the tendency to consider as labour many everyday life activities – such as using a search engine or wearing a tracking device – has to do with the fact that, in some parts of the digital economy, conscious human activity is not the only source of value any more. In other words, digital labour theorists expand the notion of labour to activities that common sense knowledge does not consider as such, because these activities serve as inputs in a process of value generation that heavily relies on algorithmic automation. They thus seek to highlight new forms of labour in parts of the economy where human labour seems to have lost its prominence. Although this theoretical move is an important contribution to the current debate about the mutations of work and labour, it can be criticised. First, digital labour theorists seem to easily give up on the modern philosophical definition of labour as a conscious and intentional activity. Secondly, they seem prone to considering that the only signification of our online activities is to fuel the process of capitalist accumulation. The end of the article elaborates on these two aspects.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://traces.revues.org/6882