Titre | La science-fiction dans le cinéma coréen du Sud et du Nord : enjeu culturel et politique | |
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Auteur | Antoine Coppola | |
Revue | Sociétés | |
Numéro | no 135, 2017/1 The Transnational Flâneur | |
Rubrique / Thématique | Marges |
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Page | 103-113 | |
Résumé |
L'introduction du fantastique et de la science-fiction dans les cinémas sud-coréen et nord-coréen a été tardive. Ce retard, symptôme d'un enjeu sociologique d'envergure, est lié à la difficile acclimatation d'un imaginaire traditionnel qui est à repenser en résonance aux influences étrangères. Au Nord, le fantastique n'a vu le jour (avec Bulgasari et Hong Kil-dong) que lorsque le régime soucieux de légitimation a souhaité se positionner comme force « magique », surnaturelle et minimiser les discours positivistes habituels. Au Sud, l'antipositivisme et le post-occidentalisme ont aussi orienté le renouveau et l'acclimatation du fantastique traditionnel dans une série de films des années 1990-2000 (de Gates of Destiny à Soul Guardian). Il s'agissait pour une nouvelle hégémonie politique issue du « miracle économique » de se positionner à la fois face à l'Occident et à l'histoire du pays. Mais le passage à des films de SF basés sur un imaginaire techno-scientifique (de Natural City à Transperceneige) volontairement nourri des insatisfactions populaires locales ciblant la nouvelle oligarchie a dépassé le stade de la catharsis pour spectateurs passifs ; ces films se sont avérés prémonitoires de la crise socio-politique de l'hiver 2016. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The introduction of Fantasy and Science fiction in the North Korean and South Korean cinemas came late. This delay, symptom of a major sociological issue, is related to the difficult acclimatization of the traditional imaginary, its rethinking while resonating with foreign influences. In the North, Fantasy appears (with Bulgasari and Hong Kil-dong) only when the regime, concerned with legitimation, wished to position itself as a « magic », supernatural force and to minimize the usual Positivist discourses. In the South, anti-positivism and post-occidentalism have also directed the revival and acclimatization of the traditional fantasy in a series of films of the late 1990's (from Gates of Destiny to Soul Guardian). It was for a new political hegemony stemming from the « economical miracle » to position itself both in front of the West and the history of the country. But the transition to SF films based on techno-scientific imaginary (from Natural City to Snowpiercer) deliberately fuelled by local popular dissatisfactions targeting the new oligarchy has passed the stage of catharsis for passive spectators: they have proved premonitory of the social and political crisis of the winter 2016. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_135_0103 |