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Titre À quoi reconnaît-on la tagmémique ? Entre structuralisme périphérique et grammaire de texte : essai de modélisation épistémologique
Auteur Jean Léo Léonard
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.34, n°2, 2012 La linguistique hispanique aujourd'hui
Rubrique / Thématique
La linguistique hispanique aujourd'hui
 Varia
Page 123-154
Résumé Dans quelle mesure la tagmémique est-elle bien un paradigme qu'on pourrait situer dans la continuité du structuralisme descriptiviste nord-américain, de Sapir & Boas à Bloomfield ? Nous poserons cette question en utilisant une grille de seize critères permettant de définir la tagmémique en termes de méthodes et de doctrine, auxquels s'ajouteront sept critères suggérés par Gilles Deleuze pour caractériser le structuralisme sous ses différentes formes. Nous verrons que la tagmémique s'avère être une forme paradoxale de fonctionalisme. D'une part, la typologie des langues et la linguistique computationnelle doivent beaucoup à ses données et à ses outils d'analyse ; d'autre part, elle fait figure de parent oublié de la linguistique moderne. Cet article explore la tagmémique à travers quelques textes fondateurs de Kenneth Pike et de Robert Longacre, et accorde également une attention particulière à des faits de langues mazatec. En effet, le mixtec et le mazatec sont deux langues otomangues qui eurent une influence décisive sur les conceptions théoriques de ces deux linguistes, distingués représentants de la tagmémique. Cette étude de cas permet de rappeler combien l'empirisme structuraliste a pu marquer la linguistique moderne bien après le structuralisme nord-américain classique, mais aussi combien les faits peuvent tirer la théorie, plutôt que l'inverse. De ce point de vue, la tagmémique constitue une sorte de laboratoire pour l'observation des interactions entre données et construits dans la formation des théories linguistiques.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais How is Tagmemics consistent with the main features of structuralism ? How does it differ from better known forms of structuralism, such as the Sapir-Boas or Bloomfieldian paradigms of empirical linguistics ? We shall address these questions using sixteen criteria proper to tagmemics, and an additional seven criteria (suggested by Gilles Deleuze) which define structuralism. Tagmemics turns out to be a fairly paradoxical form of functionalism. Indeed, modern typological and computational linguistics are highly indebted to its data and models, though Tagmemics can no longer be considered a leading trend in modern linguistics. This paper revisits Tagmemics through some programmatic texts by Kenneth Pike and Robert Longacre, with special attention to Mazatec data, which, with Mixtec, had a significant influence on the theoretical framework of Tagmemics. This case study shows how structuralist empiricism influenced modern linguistics long after the heyday of classical North-American structuralism. It also shows how empirical data from specific languages provided modern linguistics with many fundamental intuitions and insights. Tagmemics represents a case of a strongly data-driven paradigm feeding linguistic typology, and this trend should be investigated further in order to disentangle historical sources of empirical linguistics.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2012_num_34_2_3256