Titre | Chinese in the grammars of Tagalog and Japanese of the Franciscan Melchor Oyanguren de Santa Inés (1688-1747) | |
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Auteur | Henning Klöter, Otto Zwartjes | |
Revue | Histoire, Epistémologie, Langage | |
Numéro | vol.30, n°2, 2008 Les Langues du monde à la Renaissance | |
Rubrique / Thématique | Les Langues du monde à la Renaissance Articles |
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Page | 177-197 | |
Résumé |
Cet article a pour objectif de décrire quelques traits de la grammatisation des langues indigènes au début de l'Amérique latine. L'attention a été centrée non seulement sur les traités écrits par les missionnaires, mais aussi sur un contexte plus large. La grammatisation fut influencée par trois facteurs principaux. Le premier est la croyance dans un langage mental, commun et identique pour toutes les races, source des langues particulières qui se sont développées pour la communication orale. On en trouve les prémices – avec des antécédents dans l'antiquité – chez Thomas d'Aquin, dont les idées philosophiques prédominaient en Espagne à cette époque. Le second facteur est l'opinion largement répandue selon laquelle le latin est un langage logique jouissant d'un haut degré de perfection parce qu'il reflète le langage mental mieux que les autres langues. L'idée que les langues classiques, plus anciennes, apparaissent comme plus naturelles et plus rationnelles a également eu un impact sur l'institution des langues indiennes d'Amérique. Le troisième facteur englobe des considérations politiques, sociales et culturelles : l'acquis éducatif des missionnaires, l'attitude de la couronne d'Espagne et de colonisateurs puissants ont aussi joué leur rôle. Les vues doctrinales, les analyses grammaticales des langues locales et l'assise épistémologique aident à éclairer des points obscurs tels que le type de traités admis par les autorités ecclésiastiques. Il s'agit de révéler la nature et les objectifs de ces premières grammaires dans leurs propres termes, en évitant tout ‘ présentisme', et en expliquant pourquoi les missionnaires ne pouvaient pas composer cette sorte d'ouvrages que certains critiques des 19e et 20e s. auraient voulu qu'ils écrivent, alors que telle n'était pas leur préoccupation. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The Franciscan Melchor Oyanguren de Santa Inés of Basque origin was born in 1688. He worked as a missionary in Cochinchina, the Philippines and in Mexico, where he died in 1747. He composes a grammar of Japanese (1738) and Tagalog (1742), containing a considerable number of sections devoted to the teaching of Chinese, the subject of this article. Oyanguren is one of the first scholars who developed a theory which distinguishes suffixation from inflection, comparing a great number of typologically different languages, such as Basque, Tagalog, Japanese, Chinese, Greek, Latin, Hebrew, Náhuatl and Romance vernaculars, antedating the works of Lorenzo Hervás y Panduro (1735-1809) and Wilhelm von Humboldt (1767-1835). With respect to what was already known from sources such as Francisco Varo (1627-1687), the paragraphs dedicated to Chinese do not provide any new insights or innovative analytical approaches. Nevertheless, his cross-linguistic comparisons are unique for the period in question. Particularly his attempts to describe coincidences between two unrelated agglutinative languages, Basque and Japanese, and a language which has prefixes and suffixes as Tagalog, contrasting them with the typological features of an isolating language as Chinese, are to be considered an important contribution in the history of linguistics. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2008_num_30_2_3171 |