Titre | Les références aux anciens et aux modernes chez les grammairiens latins du 16e siècle (Linacre, Scaliger, Ramus, Sanctius) | |
---|---|---|
Auteur | Bernard Colombat | |
Revue | Histoire, Epistémologie, Langage | |
Numéro | vol.28, n°1, 2006 Histoire des idées linguistiques et horizons de rétrospection | |
Rubrique / Thématique | Histoire des idées linguistiques et horizons de rétrospection Articles |
|
Page | 25-50 | |
Résumé |
Cet article a pour objet d'étudier quelle place quatre grammairiens du 16e s. accordent à leurs prédécesseurs, qu'ils soient antiques, médiévaux ou humanistes. Linacre n'inscrit pas d'emblée son De emendata
(1524) dans un contexte historique, mais n'hésite pas à citer auteurs antiques et contemporains pour approuver ou discuter leurs textes. Scaliger (De causis, 1540) condamne constamment la tradition antérieure (cf. les 632 erreurs répertoriées dans l'Index errorum), mais en masquant le plus souvent l'identité des personnes derrière des formules générales. En plusieurs endroits des Scholae grammaticae (1569), Ramus dresse un tableau critique d'une genèse des parties du discours, en montrant son incohérence grandissante. Dans sa Minerva
(1587), Sanctius revient de façon encore plus critique sur cette genèse, tentant de retrouver dans le Sophiste de Platon un classement des mots en cinq catégories principales et attaquant systématiquement L. Valla. Même si l'on retrouve parfois chez ces quatre grammairiens le souci d'établir une chronologie, leur entreprise relève moins de l'histoire proprement dite que de la doxographie, chacun d'entre eux convoquant ses prédécesseurs comme des contradicteurs avec qui il doit engager une disputatio. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Résumé anglais |
This article aims at studying the importance given by four 16th century grammarians to their predecessors, whether from Antiquity, the Middle Ages or the Renaissance. Linacre did not immediately set his work De emendate (1524) in an historical context, but he did not hesitate to quote authors, whether from a previous period or contemporaneous to his work. This is how he discussed their texts and said if he agreed with them. Scaliger (De causis, 1540) constantly condemned the previous heritage (i. e. the 632 errors that he listed in Index errorum). However he hid the identity of the people he criticized behind very general statements. In several parts of Scholae grammaticae (1569), Ramus drew up a list of criticisms when analyzing the genesis of the theory about parts of speech, showing the growing inconsistency of the theory as it expanded. In his Minerva (1587), Sanctius went back over this genesis and was even more critical than Ramus; using Sophist from Plato he attempted to find a distribution of words in 5 main categories and contradicted systematically L. Valla. Even if it is possible to find in these four grammarians the need to establish some chronology, their work consisted more of doxographical treatises than of history per se, each choosing the predecessors he wanted to argue with as in a
disputatio. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2006_num_28_1_2865 |