Contenu de l'article

Titre ‪Produire de l'ignorance plutôt que du savoir ?‪ : L'expertise en santé au travail
Auteur Émilie Counil, Emmanuel Henry
Mir@bel Revue Travail et emploi
Numéro no 148, octobre-décembre 2016
Page 5-29
Résumé Cet article analyse les effets du recours croissant à l'expertise scientifique dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques de santé au travail. S'appuyant sur des exemples (valeurs limites et fractions attribuables) abordés lors d'un séminaire interdisciplinaire organisé en 2014-2015, il montre comment l'adoption d'un outil de mesure ou de régulation issu de disciplines biomédicales induit des points aveugles dans la définition et la prise en charge d'un enjeu. Il analyse également à partir d'autres exemples les effets plus indirects de cette évolution, qui limite les possibilités d'intervention des organisations syndicales. Il invite aussi à s'interroger sur la place des sciences humaines et sociales et des savoirs de terrain, notamment dans la mise au jour des dimensions conflictuelles de ces enjeux, souvent occultées par l'expertise institutionnelle. Il propose enfin l'ouverture aux non-spécialistes d'un large débat politique sur les questions collectives de santé au travail, rendu plus difficile par leur définition en termes technoscientifiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
‪This paper analyses the consequences of the increasing reference to scientific expertise in the decision and implementation process of occupational health policy. Based on examples (exposure limits and attributable fractions) taken from an interdisciplinary seminar conducted in 2014-2015, it shows how the measurement or regulation of a problem through biomedical sciences produces blind spots. More indirect implications are also examined through other examples, such as the limitation of trade unions' scope for action. The potential contribution of social sciences and field knowledge is also questioned, notably to uncover the conflicting dimensions of such issues, often rendered invisible by institutional norms of expertise. Finally, the paper suggests launching a broad political debate accessible to non-specialists about collective occupational health issues, a dialogue made difficult by the rise of the afore-mentioned techno-scientific perspective.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TE_148_0005