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Titre Les vertus de la violence. La légitimation d'un projet de rénovation urbaine par le néo-hygiénisme
Auteur Horacio Espinosa
Mir@bel Revue Espaces et Sociétés
Numéro no 170, 2017/3 Logement et inégalités
Rubrique / Thématique
II Varia
Page 173-186
Résumé Depuis l'arrivée du jeune parti politique Mouvement citadin à la mairie de Guadalajara, au Mexique, le besoin de repenser les politiques urbaines s'est imposé dans le calendrier politique et dans l'imaginaire local. Ainsi, dans l'équipe de travail du nouveau maire Enrique Alfaro, on trouve de nouveaux acteurs politiques provenant des organisations citoyennes qui se battaient pour le « droit à (vivre) la ville ». Pourtant, une fois au pouvoir, ils montrent le côté ségrégationniste de leurs propositions conservatrices, dans la ligne « des nouvelles gauches citoyennes ». Ce texte analyse les discours qui, pendant la première année de gouvernement, initié en juillet 2015, ont tenté de justifier l'expulsion violente des vendeurs ambulants du centre-ville et le harcèlement auprès des marchés traditionnels, les tianguis1. Ce « néo-hygiénisme » correspond à la résurgence de conceptions ségrégationnistes et racistes centenaires, dont on trouve la trace pendant la période coloniale, tandis que d'un autre côté se produit un discours « utopique » de régénération urbaine qui correspond à une certaine « idéologie de l'espace public » (Delgado, 2011) qui parallèlement se renforce au revival de ces politiques de fiscalisation de la population, dont résulte une transformation « de l'espace à vivre » en « espace dominé » (Lefebvre, 1974). Je montrerai que les arguments utilisés pour légitimer l'expulsion des vendeurs ambulants ont comme fondement une logique hygiéniste, qui fonctionne comme recours idéologique pour masquer d'importants intérêts économiques qui visent à gentrifier le centre-ville à travers des « projets stratégiques » et de « régénération urbaine ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since the arrival of the young party Movimiento Ciudadano (Citizen Movement) to the government of the city of Guadalajara, Mexico, both the political agenda and the local imagination impose the need to reformulate urban policies. Thus, the new Mayor Enrique Alfaro joined new political actors to his team, like “urban rights” activists, which, however, already in power, show the clasist character of its conservative proposal very much in the line of the “ciudadanist” left parties. Current paper focuses on the analysis of institutional and popular speeches that during the first year of government, that begins in July of 2015 have tried to justify the violent erradication of street vendors in the city center and the harassment of traditional tianguis. The neo-hygienist ideology of this new government fits with racist and classist conceptions traceable until colonial times but mixed with some “utopian” discourse of urban regeneration that fits with the “ideology of public space” (Delgado, 2011). Paralleling, the revival of these social control policies result in a transformation of “lived space” into “dominated space” (Lefebvre, 1974). What I will try to prove is that the arguments used to legitimize the eviction of the street vendors are based on a hygienist logic, which functions as an ideological resource to mask enormous economic interests that try to gentrificate the center through strategic projects of “urban regeneration”.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ESP_170_0173