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Titre Doris Lessing's London Observed and the Limits of Empathy
Auteur Ágnes Györke
Mir@bel Revue Etudes anglaises
Numéro Vol. 70, no 1, janvier-mars 2017 New Diasporas, New Directions
Rubrique / Thématique
Articles
Page 63-77
Résumé London Observed (1992) présente la ville de Londres comme un palimpseste, qui diffère radicalement des paysages urbains des premiers romans de Doris Lessing. Contrairement aux textes précédents, In Pursuit of the English (1960), The Golden Notebook (1962) et The Four-Gated City (1969), ce recueil décrit la métropole telle qu'imaginée par une narratrice anonyme occupée à y déambuler sans fin, comme un espace certes plaisant mais régi par une forme de censure. La ville de Londres y dissimule des vies secrètes, mais amène aussi à réprimer toute réaction d'empathie envers l'existence d'autrui. Cet article démontre comment la métropole permet à la narratrice de goûter à la vie urbaine tout en restant indifférente à ses tragédies quotidiennes : plutôt qu'une observatrice ultra-sensible des existences qui l'entourent, c'est une psychogéographe désabusée qui choisit l'indifférence pour pouvoir survivre dans cet espace urbain. Loin d'offrir de nouvelles vies possibles, comme le croyait Michel de Certeau dans « Pratiques d'espace », la déambulation dans London Observed conduit à une vision implacable et déshumanisée de la ville : c'est l'acte qui permet d'enfouir des histoires refoulées sous de nouveaux récits. Lues depuis notre point de vue du XXIe siècle, les nouvelles de ce recueil semblent suggérer comme par anticipation le lieu clairement genré et multiculturel qu'est devenue la capitale britannique depuis la fin des années 1980, mais aussi et surtout la ville indifférente et impassible exigeant de ses habitants l'abandon de toute empathie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais London Observed (1992) portrays London as a palimpsest which is profoundly different from the urban representations in Lessing's early novels. As opposed to In Pursuit of the English (1960), The Golden Notebook (1962) and The Four-Gated City (1969), the volume depicts the metropolis as a joyful yet visibly controlled space, imagined by an unnamed narrator who is relentlessly wandering in the city. The London it presents hides secreted lives, yet it also requires the repression of empathetic affective responses to the lives of others. As I argue in this paper, the metropolis allows the narrator to enjoy urban life while remaining unaffected by its everyday traumas: she is not a hypersensitive urban observer in this city, but a disillusioned psychogeographer who opts for indifference in order to survive in the metropolis. Instead of offering alternative possibilities, as de Certeau believed in “Walking in the City,” walking produces a controlled and indifferent vision of the city in London Observed: it appears as an act that re-inscribes new narratives upon repressed stories. When read from today's post-millennial vantage, we might discern how Lessing's collection presciently suggests that the British capital, from the late 1980s onwards, was becoming not only a more visibly gendered and multicultural place, but also an indifferent and apathetic city, habitable at the price of declining empathy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETAN_701_0063