Contenu de l'article

Titre Linéaments d'une linguistique historique et comparée en Russie au XVIIIe siècle
Auteur F.M. Berezin
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.6, n°2, 1984 Genèse du comparatisme indo-européen
Rubrique / Thématique
Genèse du comparatisme indo-européen. Daniel Droixhe [Dir.]
 Articles
Page 55-67
Résumé Linéaments d'une linguistique historique et comparée en Russie au XVIIIe siècle. Le courant général qui poussait, au XVIIIe siècle, vers l'étude historique et comparée des langues montre ses possibilités, en Russie, dans l'oeuvre de V. N. Tatiscev (1686-1750) et M. N. Lomonossov (1711-1765). Le premier souligne l'utilité de l'étude linguistique pour celle de l'étude des peuples. Ainsi l'unité d'une famille slave déjà bien identifiée est établie sur la base d'apparentements lexicaux (notamment dans son dialogue de deux amis sur l'utilité des sciences et des écoles de 1733). Tatiscev évalue l'action de divers facteurs de différenciation d'une même langue de base: dissémination géographique, contacts culturels imposés par la guerre ou la domination, échanges commerciaux. Il tâche de cerner la notion d'emprunt. Il distingue pour le vaste domaine qui l'occupe, trois nations-mères ayant donné lieu à des familles linguistiques: les Scythes (= groupe tartare), les Sarmates (= en particulier les langues finno-ougriennes) et les Slaves. S'y ajoute un groupe de «langues étranges». Lomonossov aborde le problème à un niveau plus général. Il insère le langage dans l'activité sociale et souligne en lui le reflet d'un environnement naturel en évolution. On possède des notes et brouillons pour une Lettre sur la similitude et l'évolution des langues (1755): s'y manifeste une conscience nette de l'unité historique des langues européennes, à travers la comparaison entre des équivalents latins, grecs, allemands et russes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The potentialities of the general Eighteenth-Century trend which tended towards the historical and comparative study of languages appears in Russia inworks of V. N. Tatiscev (1686-1750) and M. N. Lomonossov (1711-1765). The former emphasizes the relevance of linguistic studies for the inquiry about the origine of peoples. Thus, the unity of an already correctly identified slavic family is established on the grounds of lexical kindship (especially in his Dialogue de deux amis sur l'utilité des sciences et des écoles de 1733). Tatiscev evaluates the role of various differentiating factors for one basic language: geographicai spreading, cultural contacts forced by ware or political domination, trading relationships. He endevears to delineate the concept of borrowing. Con cerning the largedomains he deals with, he distinguishes the mother-nations which gave rise to as many language families: the Scythians (the Tartar group), the Sarmatians (yielding in particular the Finno-ougric languages) and the Slaves. To these is added a group of «stranges languages». Lomonossov tackles the problem from a more general view point. He inserts language into the domain of social activities and amphatizes the reflection in language of natural, evolving environment. We have ms notes and the draft of a Lettre sur la similitude et l'évolution des langues (1755), a work which, through the comparison of Latin, Greeck, German and Russian equivalents, testified to his consciousness of the historical identity of the european languages.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1984_num_6_2_1188