Titre | Qu'est-ce que la terre ? Assemblage d'une ressource et investissement mondial | |
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Auteur | Tania Murray Li | |
Revue | Tracés | |
Numéro | no 33, 2017/2 Revenir à la terre ? | |
Rubrique / Thématique | Traductions |
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Page | 19-48 | |
Résumé |
La ruée vers les terres que le monde connaît actuellement a redirigé l'attention sur la terre, ses usages et sa valeur. Mais la terre est un étrange objet. Alors qu'elle est souvent traitée comme une chose et parfois comme une marchandise, la terre n'est pas comme un tapis : on ne peut pas la rouler et l'emporter avec soi où l'on veut. Pour créer des usages productifs de la terre, il est nécessaire de produire des régimes d'exclusion qui distinguent les usages et les usagers légitimes de ceux qui ne le sont pas, et de mettre en place des segmentations par le truchement de dispositifs tels que des barrières, des titres de propriété, des lois, des zones d'utilisation, des règlements, des bornes et des dramaturgies. La terre ne devient pas une ressource en vertu d'une quelconque qualité intrinsèque ou naturelle, mais par l'assemblage d'éléments matériels, de relations, de technologies et de discours qui doivent être combinés et harmonisés. Et la transformer en objet d'investissement requiert encore davantage de travail. Cet article, tiré d'une conférence plénière donnée à l'Institute of British Geographers (Royal Geographical Society), utilise le concept d'assemblage pour analyser les pratiques qui constituent la terre en ressource. Il se concentre, en particulier, sur les « représentations statistiques » et certains autres outils graphiques qui rendent concevables les investissements à grande échelle dans la terre. Il analyse aussi les pratiques qui permettent l'enrôlement dans l'assemblage des différents acteurs (experts, investisseurs, villageois, gouvernements). Enfin, il évoque quelques-uns des risques qui émergent quand ces investissements colossaux « atterrissent » dans des endroits particuliers, puisqu'ils doivent effectivement « atterrir ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The so-called global land rush has drawn new attention to land, its uses and value. But land is a strange object. Although it is often treated as a thing and sometimes as a commodity, it is not like a mat: you cannot roll it up and take it away. To turn it to productive use requires regimes of exclusion that distinguish legitimate from illegitimate uses and users, and the inscribing of boundaries through devices such as fences, title deeds, laws, zones, regulations, landmarks and story-lines. Its very “resourceness” is not an intrinsic or natural quality. It is an assemblage of materialities, relations, technologies and discourses that have to be pulled together and made to align. To render it investible, more work is needed. This Transactions of the Institute of British Geographers Plenary Lecture uses an analytic of assemblage to examine the practices that make up land as a resource. It focuses especially on the “statistical picturing” devices and other graphic forms that make large-scale investments in land thinkable, and the practices through which relevant actors (experts, investors, villagers, governments) are enrolled. It also considers some of the risks that follow when these large-scale investments land in particular places, as land they must. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://traces.revues.org/6978 |