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Titre Des lois agronomiques à l'enquête agroécologique. Esquisse d'une épistémologie de la variation dans les agroécosystèmes
Auteur Aurélien Gabriel Cohen
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 33, 2017/2 Revenir à la terre ?
Rubrique / Thématique
Articles
Page 51-72
Résumé Cet article propose une analyse des différences épistémologiques infrastructurelles entre l'agronomie conventionnelle et les agroécologies, plus particulièrement dans leurs modes d'administration des variations, c'est-à-dire des dynamiques écologiques, évolutives et comportementales du vivant. À travers une synthèse des conditions historiques de l'émergence en France des sciences agronomiques, ce travail tente d'isoler plus précisément les postulats et les protocoles qui ont abouti à l'institutionnalisation d'une forme particulière de science agronomique comme modèle dominant. Nous examinerons également comment cette structuration historique autour d'un paradigme nomologico-prescriptif constitue la condition de possibilité d'une alliance objective entre cette agronomie et l'industrie. En parallèle de ce modèle dominant, cet article fait l'hypothèse que la forme d'enquête écologique historique et située autour de laquelle se structurent les différentes approches agroécologiques, et en particulier la permaculture, semble mieux à même d'informer des pratiques agricoles renouvelées, répondant conjointement à l'érosion politique et scientifique du modèle agronomique dominant et à la crise écologique systémique dont il est en partie responsable.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper examines the epistemological differences between the theoretical frameworks of conventional agronomy and agroecology. The analysis focuses more specifically on their methods for administrating living's variations, meaning ecological, evolutionary and behavioural dynamics. Through a synthesis of the historical conditions of the emergence in France, of agronomic sciences, we attempt to isolate more precisely the postulates and protocols which have led to the institutionalization of conventional agronomy as the dominant model. We also try to emphasize how this historical structuration of agronomic sciences in a nomological-prescriptive paradigm is a condition of possibility for an objective alliance between agronomy and industry. As an alternative to the dominant model, this paper hypothesizes that a specific form of ecological inquiry, historical and situated, which structures the various agroecologies, and particularly permaculture, could be a better way to inform renewed agricultural practices, answering both political and scientific erosion of the dominant agronomic model, and the systemic ecological crisis it is partly responsible for.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://traces.revues.org/6989