Titre | Un art de la maîtrise amérindien : pour une approche relationnelle du poison | |
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Auteur | Andrea-Luz Gutierrez Choquevilca | |
Revue | Cahiers d'anthropologie sociale | |
Numéro | n°14, 2017 Guérir / Tuer | |
Rubrique / Thématique | Guérir / Tuer. Andréa-Luz Gutierrez Choquevilca [Dir] Articles |
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Page | 58-86 | |
Résumé |
Un taxon unique désigne en quechua l'art de la guérison et celui qui consiste à administrer un poison, la racine verbale ampi-. Tribut de cette ambivalence, l'effet toxique ou l'action létale de certaines substances issues de la pharmacopée indigène des peuples Runa des Basses Terres péruviennes se voient attribuer une valeur positive, volontairement recherchée dans les activités afférentes à la chasse et auto-infligée dans un contexte initiatique. En nous interrogeant sur la nature, la classification et les usages contextuels des substances toxiques, il est possible de mettre en évidence un gradient de pratiques variant selon les dispositifs relationnels instaurés entre humains et non-humains. De la mort symbolique à la mise à mort intentionnelle et effective, l'efficacité accordée au pharmakôn amérindien interroge les modalités d'action sur le vivant, mêlant inextricablement efficacité biologique et agentivité culturelle. Si la mort biologique des humains est le plus souvent imputée à la sorcellerie, certaines substances sélectionnées pour leurs qualités chimiques ou leur action sur l'organisme vivant viennent prendre place parmi les espèces « à maîtres », susceptibles de faire l'objet d'une maîtrise amuyana, souvent fragile et équivoque, liant des acteurs humains et non humains. Guérison et agression constituent ainsi la face et l'envers d'une même relation, fondamentalement asymétrique et réversible. L'article examine à partir de matériaux linguistiques et ethnobotaniques la valeur de cette relation en interrogeant la possibilité et les limites d'une perspective épistémologique située au-delà du « grand partage » entre sciences de la nature et sciences humaines. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
There is only one word used in quechua to refer to the art of healing and poisoning, the verbal root ampi-. From this ambivalence stems the fact that the toxic or letal effect attributed to several substances from indigenous pharmacopoeia among the Runa in the Peruvian Amazon, is viewed as essentially positive, voluntarily valued in hunting practices and auto-imposed during initiation rituals. Questioning the nature, the classification and the contextual uses of toxic substances sheds light on a set of gradual practices which variations are constrained by relational devices laid down between human and non human. Ranging from symbolic death to the intentional and effective killing, the efficacy attributed to the pharmakôn raises the issue of the understanding of the modalities of action on living beings, linking inextricably biological efficacy and cultural agency. If biological death of human beings is often attributed to sorcery, several substances selected for their chemical qualities or their effect on living beings, are classified among the species “with masters”, prone to a mastery process amuyuna, often subtle and equivocal. Healing and aggression stand for the double side of a single relation, fundamentally asymmetric and reversible. Based on linguistic and ethnobotanical data, the article examines the value of this relation, questioning the possibility and the limits of the “great divide” between natural sciences and social sciences. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_014_0058 |