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Titre Le projet administratif et territorial de la première Constitution (1789-1790). Historiciser des concepts politiques révolutionnaires : fédération et territoire
Auteur Gaïd Andro
Mir@bel Revue Annales historiques de la Révolution française
Numéro no 389, juillet-septembre 2017 Administrer la Révolution et l'Empire
Rubrique / Thématique
Articles
Page 39-56
Résumé Dans la lecture juridique et historiographique classique, le projet administratif de 1789-1790 s'est fréquemment trouvé occulté par la lecture wéberienne d'une modernisation continue et rationalisée de l'État. Critiqué par l'historiographie libérale dès le XIXe siècle comme responsable de l'« anarchie » territoriale de 1793, il a durablement été taxé de « spéculation théorique » voire « d'aberration constitutionnelle ». Cette interprétation a tout d'abord été le produit du traumatisme collectif vécu par les acteurs révolutionnaires face aux impasses politiques et aux menaces territoriales subies par la première République. Par la suite, elle s'est reconvertie dans une littérature souvent incapable de penser l'administration locale en dehors de l'impératif de contrôle supposé par le modèle de l'État-nation. Or ce projet administratif mérite sans doute d'être analysé par un biais renouvelé, émancipé des schémas interprétatifs du XIXe siècle et associant, comme chez les hommes de 1789, aspiration au self-government et règne de la loi générale, idéal de fédération territoriale et unité de la Nation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the classic historiography and legal interpretations, the administration project of 1789-1790 has been frequently obscured by a Weberian interpretation of modernization rationalized by the State. Criticized in the liberal historiography beginning in the nineteenth century as responsible for the territorial anarchy of 1793, it has been lastingly condemned as theoretical speculation, indeed, as a constitutional aberration. This interpretation is first of all the product of a collective trauma experienced by the revolutionaries themselves faced with political impasses, and territorial threats endured by the First Republic. Later, this interpretation was transformed in a literature incapable of thinking of local administration beyond the imperative of control envisaged by the model of the Nation-State. But no doubt this administrative project deserves to be analyzed anew by a fresh angle, free from the interpretative schemes of the nineteenth century, and associating, as with the men of 1789, the aspiration to self-government and rule of general law, an ideal of territorial federation and national unity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AHRF_389_0039