Contenu de l'article

Titre Ghanaian “Monument Wars” : The Contested History of the Nkrumah Statues
Auteur Carola Lentz
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 227, 2017/3 Renouveau monumental
Rubrique / Thématique
études & essais
Page 551-582
Résumé ‪ Les monuments du premier président du Ghana, Kwame Nkrumah, se dressent aujourd'hui au Parc mémorial de Kwame Nkrumah à Accra et sont, depuis le tout début, l'objet de véritables « guerres de monuments » (Savage 2009). Depuis son inauguration au premier anniversaire de l'indépendance en 1958, la statue originale a en permanence été contestée. En 1961, les opposants au régime de Nkrumah l'attaquèrent avec une bombe ; en 1966, elle fut partiellement détruite et enlevée lors du coup d'Etat contre le Président. Ce n'est qu'en 1992, sous un gouvernement relativement favorable à Nkrumah, que le mausolée et la nouvelle statue furent érigés. Néanmoins, les contestations continuaient. Lors des festivités pour le cinquantenaire de l'indépendance organisées sous l'égide d'un gouvernement de tendance anti-Nkrumah, la statue décapitée fut érigée derrière le musée. Les Nkrumahistes interprétèrent l'acte comme un dénigrement. L'histoire des statues de Nkrumah au Ghana est révélatrice du paradoxe qui caractérise généralement les monuments : érigés pour faire perdurer la mémoire, ils demeurent imbriqués dans les conflits sociaux et politiques. Les conflits autour des statues de Nkrumah évoquent les luttes politiques ghanéennes entre les partis dirigeant et d'opposition. Ces partis, même aujourd'hui, se représentent soit comme les héritiers, soit comme les opposants de Nkrumah. Or, les conflits autour des monuments illustrent la manière dont la politique et l'esthétique de la commémoration se sont transformées au cours des dernières décennies de simples formes de vénération, de confrontation et de destruction en formes plus subtiles de recontextualisation et de pluralisation.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The monuments of Ghana's first president Kwame Nkrumah that stand today in Kwame Nkrumah Memorial Park in Accra have been the object of veritable “monument wars” (Savage 2009). Commissioned in 1956 and unveiled at the first anniversary of independence in 1958, the original statue has been continuously contested. In 1961, it suffered from a first bomb attack by militant opponents of the Nkrumah regime, and was toppled immediately after the coup against Nkrumah in 1966. It was not until 1992, under a relatively Nkrumah-friendly government, that the mausoleum and a new statue were constructed. However, contestations continued, and for the “Ghana@50 celebrations,” the then ruling Nkrumah-critical government erected the original beheaded statue behind the mausoleum, an act that Nkrumahists regarded as denigration. The history of the Nkrumah statues in Ghana bears out the paradox that generally characterises monuments: built as lasting memories, they remain embedded in social and political conflict. Conflicts surrounding the Nkrumah statues reflect Ghanaian political struggles between the ruling and opposition parties, which still portray themselves as successors either to the Nkrumaist project or to Nkrumah's opponents. At the same time, they are an instructive example of how the politics and aesthetics of commemoration have been transformed over the past decades, developing from straightforward veneration, confrontation and destruction to more subtle forms of re-contextualisation and pluralisation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_227_0551