Contenu du sommaire : Renouveau monumental
Revue | Cahiers d'études africaines |
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Numéro | no 227, 2017/3 |
Titre du numéro | Renouveau monumental |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Monuments publics au XXIe siècle : Renaissance africaine et nouveaux patrimoines - Nora Greani p. 495-514
études & essais
- Les stèles d'Aksum : Vers la fabrication d'un symbole national éthiopien - Serge Dewel p. 515-550 Le patrimoine archéologique éthiopien est important par son ancienneté et son volume. Il est connu et scientifiquement étudié de longue date. Parmi les artefacts et monuments du passé, les stèles d'Aksum sont certainement celles qui ont le plus retenu l'intérêt des pouvoirs publics éthiopiens, selon des modalités et des enjeux qui varièrent avec le contexte politique — national et international — et la nature des régimes. De la mission allemande de 1906 (DAE) suscitée par l'empereur Mǝnilǝk II à leur intégration dans des monuments historicistes constituant l'embryon d'un style national, les stèles d'Aksum ont acquis le statut de figure héraldique, voire de symbole de la nation. Elles ont décoré les pavillons de l'Éthiopie aux Expositions universelles et illustré les billets de banque. Lors des événements les plus importants, elles réapparaissent, sortie de la nuit des temps éthiopiens. Seul le régime militaro-marxiste du Därg ne fit pas recours à son image. Cet article se propose de retracer les usages qui ont été fait des stèles d'Aksum, en tant qu'icône, dans la construction nationale éthiopienne et de s'intéresser à son rôle politique, depuis 1906 (date des premières recherches archéologiques) à 2008, date du retour à Aksum de la stèle installée à Rome en 1936 après un long bras de fer diplomatique.
Ethiopian archeological heritage is important due to its antiquity and sheer volume, having been known and scientifically studied for many years. Among the artifacts and monuments of the past, the Aksum stelae are certainly those which have most interested Ethiopia's public powers in various ways over time as per issues in the political—national and international—context, as well as according to the nature of the regimes in power. From the German archaeological expedition to Aksum (DAE, 1906), encouraged by Menelik II, to the inclusion of obelisks into historicist monuments constituting the embryo of a national style, the Aksum stelae have acquired the stature of a heraldic figure, the symbol of the nation. They have decorated the Ethiopian pavillons at World Fairs and appeared on bank notes. They reappear, during the most important events, out of the deep past of Ethiopia. Only the military Marxist regime, the Derg, avoided using the image of the obelisks. This article retraces the uses made of the Aksum stelae as an icon in the construction of the Ethiopian national identity and concerns itself with the political role, from 1906 to 2008, date of the re-erection of an Aksum obelisk (Stelae n°2), which Mussolini had taken to Rome in 1937, in its original location, after a long, diplomatic struggle. - Ghanaian “Monument Wars” : The Contested History of the Nkrumah Statues - Carola Lentz p. 551-582 Les monuments du premier président du Ghana, Kwame Nkrumah, se dressent aujourd'hui au Parc mémorial de Kwame Nkrumah à Accra et sont, depuis le tout début, l'objet de véritables « guerres de monuments » (Savage 2009). Depuis son inauguration au premier anniversaire de l'indépendance en 1958, la statue originale a en permanence été contestée. En 1961, les opposants au régime de Nkrumah l'attaquèrent avec une bombe ; en 1966, elle fut partiellement détruite et enlevée lors du coup d'Etat contre le Président. Ce n'est qu'en 1992, sous un gouvernement relativement favorable à Nkrumah, que le mausolée et la nouvelle statue furent érigés. Néanmoins, les contestations continuaient. Lors des festivités pour le cinquantenaire de l'indépendance organisées sous l'égide d'un gouvernement de tendance anti-Nkrumah, la statue décapitée fut érigée derrière le musée. Les Nkrumahistes interprétèrent l'acte comme un dénigrement. L'histoire des statues de Nkrumah au Ghana est révélatrice du paradoxe qui caractérise généralement les monuments : érigés pour faire perdurer la mémoire, ils demeurent imbriqués dans les conflits sociaux et politiques. Les conflits autour des statues de Nkrumah évoquent les luttes politiques ghanéennes entre les partis dirigeant et d'opposition. Ces partis, même aujourd'hui, se représentent soit comme les héritiers, soit comme les opposants de Nkrumah. Or, les conflits autour des monuments illustrent la manière dont la politique et l'esthétique de la commémoration se sont transformées au cours des dernières décennies de simples formes de vénération, de confrontation et de destruction en formes plus subtiles de recontextualisation et de pluralisation.The monuments of Ghana's first president Kwame Nkrumah that stand today in Kwame Nkrumah Memorial Park in Accra have been the object of veritable “monument wars” (Savage 2009). Commissioned in 1956 and unveiled at the first anniversary of independence in 1958, the original statue has been continuously contested. In 1961, it suffered from a first bomb attack by militant opponents of the Nkrumah regime, and was toppled immediately after the coup against Nkrumah in 1966. It was not until 1992, under a relatively Nkrumah-friendly government, that the mausoleum and a new statue were constructed. However, contestations continued, and for the “Ghana@50 celebrations,” the then ruling Nkrumah-critical government erected the original beheaded statue behind the mausoleum, an act that Nkrumahists regarded as denigration. The history of the Nkrumah statues in Ghana bears out the paradox that generally characterises monuments: built as lasting memories, they remain embedded in social and political conflict. Conflicts surrounding the Nkrumah statues reflect Ghanaian political struggles between the ruling and opposition parties, which still portray themselves as successors either to the Nkrumaist project or to Nkrumah's opponents. At the same time, they are an instructive example of how the politics and aesthetics of commemoration have been transformed over the past decades, developing from straightforward veneration, confrontation and destruction to more subtle forms of re-contextualisation and pluralisation.
- Malaise monumental, inconfort commémoratif : Zanzibar et sa Tour de la Révolution - Marie-Aude Fouéré p. 583-618 À Zanzibar, l'édification d'une Tour de la Révolution dans le quartier de Michenzani a été un élément central des commémorations du cinquantenaire de la Révolution de 1964. Massive, incontournable, cette Tour a provoqué le malaise, aussi bien chez certains fonctionnaires d'État que parmi les opposants au régime en place. Cet article vise à expliquer ce nouveau monumentalisme étatique en le situant par rapport à une monumentalité révolutionnaire délaissée et une rhétorique révolutionnaire, envahissante mais contestée, de la modernité. Il analyse les négociations portant sur les attributs formels et la localisation de la Tour entre plusieurs acteurs étatiques. Il rend aussi compte de protestations publiques pour mettre en lumière le fait que cette architecture de pouvoir, initialement conçue pour célébrer la nation et glorifier le régime, est, de façon ironique, l'indice d'une crise d'hégémonie du régime.
Zanzibar's Revolution Tower, built in Michenzani, was a central feature of the fiftieth anniversary commemorations of the 1964 Revolution. This massive and highly visible monument created uneasiness both for some government employees and many opponents to the regime. This article aims to explain this new state monumentalism by situating it between a neglected revolutionary monumentality and an invasive, yet contested, revolutionary rhetoric of modernization. It analyses negotiations among several state actors over the Tower's formal attributes and location. It also accounts for a series of public protests in order to highlight how much this architecture of power—initially intended to celebrate the nation and praise state power—ironically signals a crisis of state hegemony. - Les monuments du septennat à Brazzaville : Une statuaire publique pour la Renaissance nationale - Nora Greani p. 619-640 Les Monuments du septennat constituent une récente commande étatique passée à une compagnie d'exploitation nord-coréenne en vue du réaménagement et de la modernisation de la République du Congo. Édifiés sur les grandes places publiques de la capitale, Brazzaville, dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l'indépendance, ces monuments se composent d'un obélisque, d'une colonne de l'indépendance, d'une statue de la liberté, d'une colombe de la paix et des statues de Fulbert Youlou et de Jacques Opangault (respectivement président et vice-président de la République de 1960 à 1963). La connotation politique de cet ensemble de monuments est forte, leur dénomination se référant explicitement au mandat présidentiel de Denis Sassou N'Guesso de 2002 à 2009. Cet article se propose d'étudier cet ensemble statuaire en tant que mise en scène de l'État et de ses nouveaux symboles, au travers de sa vocation à promouvoir une « renaissance nationale » et plus largement à construire la légitimité des élites actuelles.“Les Monuments du septennat” are a recent state commission given to a North Korean company, aiming at the modernization of the Republic of Congo. Built in the main squares of the capital, Brazzaville, as part of the festivities of the fiftieth anniversary of independence, these monuments include an obelisk, a column of independence, a statue of liberty, a peace dove and the statues of Fulbert Youlou and Jacques Opangault (respectively President and Vice-President of the Republic from 1960 to 1963). The political connotation of these monuments is strong, their denomination referring explicitly to the presidential mandate of Denis Sassou N'Guesso from 2002 to 2009. This article proposes to study these monuments as a staging of the State and its new symbols, through its vocation to promote a “national renaissance” and, more broadly, to reinforce the legitimacy of the current elites.
- Les cathédrales comme nouvelle politique monumentale des chrétiens d'Éthiopie : De la valorisation d'une mémoire nationale à l'affirmation de la fierté communautaire locale (1930-2012) - Stéphane Ancel p. 641-670 Depuis le début des années 2000, les villes et les campagnes éthiopiennes se couvrent de larges églises à plan basilical, à la taille monumentale. Lieux de culte des fidèles de l'Église orthodoxe täwahedo d'Éthiopie, ces énormes édifices sont appelés « cathédrales » par la population et sont constitués d'une large nef, d'une ou deux coupoles et d'une ou plusieurs tours, le tout bien loin du schéma des églises traditionnelles, circulaires ou rectangulaires, qui prévalait auparavant. Outre l'exposition des changements architecturaux radicaux que suppose un tel processus, cet article propose une analyse des racines politiques, religieuses et identitaires du phénomène. Ce dernier est né de la volonté du dernier roi des rois d'Éthiopie, Hailé Sélassié (1930-1974), d'édifier à partir des années 1930 des églises monumentales, chargées de commémorer le lien entre la famille royale régnante, la population éthiopienne et l'Église orthodoxe. Toutefois, cette politique prend fin avec la révolution de 1974. C'est alors que les fidèles eux-mêmes reprennent le concept d'église « monumentale » à leur compte, encouragés à prendre en main la destinée de leur paroisse par une large réforme de l'Église orthodoxe. La construction de cathédrale devient alors un phénomène impulsé par la base des chrétiens orthodoxes et non plus par une autorité ecclésiastique ou politique d'envergure nationale.
Since the beginning of the 2000s, a large number of wide basilica-shaped churches of monumental size were built in Ethiopian towns and in the countryside. These very wide churches, places of worship belonging to the Ethiopian Orthodox täwahedo Church, are currently called “cathedrals” by the population. They usually include a large nave, topped by one or two domes and flanked by one or several towers, as opposed to the traditional circular or rectangular-shaped churches common to Ethiopia. In addition to a description of the architectural aspects of these cathedrals, this paper aims at proposing an analysis of the causes and the political, religious and identity issues linked to this phenomenon. The latter are rooted in Haile Selassie's reign as the last King of Kings of Ethiopia (1930-1974) during which the monarch aimed at establishing wide churches commemorating the historical link uniting his dynasty, the Ethiopian population and the Ethiopian Orthodox Church. However, this policy terminated with the revolution of 1974. Since then, Ethiopian Orthodox Christians have themselves become involved in the cathedral-building process, thanks to the reform of the Church that permits them to do so. Thus, cathedral building has become a phenomenon initiated and managed by members of the church and no longer by central national ecclesiastical or political authorities. - Monuments and Affordance : Multisensory Bodily Engagements with theLandscape of Memory in South Africa - Sabine Marschall p. 671-690 La campagne « #Rhodes Must Fall » initiée par des étudiants de l'Université de Cape Town en mars 2015 réussit à donner une nouvelle impulsion au débat national sur les monuments de l'époque coloniale et de l'ère de l'apartheid. Beaucoup moins d'attention a été portée à la négligence et au vandalisme des marqueurs commémoratifs post-apartheid et à leur signification contestée. Cette étude prône une transition entre des approches sémiotiques et discursives et des approches psychoanalytiques, lesquelles situent l'individu dans ses multiples engagements physiques et sensoriels avec les monuments. La théorie de J. J. Gibson de « l'affordance » (qui peut être traduit par « interaction potentielle ») nous conduit à examiner comment les gens en Afrique du Sud, et ailleurs, interagissent avec des monuments et surtout avec des statues — pas en tant que symboles culturels dotés de signification et du sens, mais plutôt en tant qu'objets matériels dans l'espace qui fournissent des occasions pour une interaction physique — et celle-ci sur différents modes, affirmatifs, utilitaires ou destructifs. Nous postulons que de tels engagements corporels et les traces qu'ils laissent parfois sur les marqueurs commémoratifs peuvent alimenter le processus de signification en produisant de nouveaux effets d'affordance.The “#Rhodes Must Fall” campaign initiated by students at the University of Cape Town in March 2015 sparked a wave of statue defacements across South Africa and gave fresh impetus to the national debate about monuments of the colonial and apartheid era. Far less attention is paid to the pervasive neglect and defacement of post-apartheid commemorative markers and contestation over their meaning. This study advocates a shift from semiotic and discursive approaches to psychoanalytical approaches that foreground the individual and his/her multisensory physical engagement with monuments. James J. Gibson's theory of affordance is drawn upon to examine how people in South Africa and beyond interact with monuments and especially statues—not as cultural symbols laden with meaning, but as material objects in space that afford opportunities for physical interaction—in affirmative, utilitarian and destructive ways. It is argued that such bodily engagements and the traces they sometimes leave on the commemorative marker can feed back into the process of signification and potentially produce new affordance effects.
- Quand les frondeurs deviennent des héros nationaux : La renaissance du Monument des héros nationaux à Ouagadougou (Burkina Faso) à l'issue de l'insurrection populaire de 2014 - Marie-Christin Gabriel p. 691-718 L'article esquisse l'historique du Monument des héros nationaux à Ouagadougou (Burkina Faso) et explore sa récente transformation et renaissance. Construit sous le mandat de Blaise Compaoré, le monument n'est devenu le théâtre de pratiques commémoratives qu'après la chute de ce dernier, occasionnée par l'insurrection populaire d'octobre 2014. Dans le cadre de la commémoration de cette insurrection, le gouvernement de transition compléta le monument par une stèle, dédiée aux victimes de l'insurrection populaire de 2014 et du putsch manqué de 2015, ce qui éleva des frondeurs au rang des héros nationaux et transforma le monument en mémorial. D'ailleurs, le gouvernement de transition y organisa des cérémonies officielles, faisant du monument un lieu de mémoire vivant. En considérant le Monument des héros nationaux comme un lieu de mémoire et de débats, l'analyse illustre les vives négociations entre communautés commémoratives autour de la fabrique de héros nationaux, et offre des perspectives d'ouverture quant aux pratiques d'intégration d'un passé complexe et contradictoire fait de ruptures politiques dans la mémoire collective. Tracing the history of the Monument des héros nationaux in Ouagadougou (Burkina Faso), this article explores the monument's recent transformation and renaissance. Constructed under the government of Blaise Compaoré, the monument only became a site of commemoration after the overthrow of the latter, provoked by the national uprising in October 2014. In the context of the commemoration of the insurrection, the interim government erected a stele next to the monument, which was dedicated to the victims of the Burkinabè uprising of 2014 and to those of the coup attempt of 2015, elevating the critics of the overthrown government into national heroes and transforming the monument into a memorial. Moreover, the interim government chose the site for commemorative ceremonies that brought the monument back to life. Considering the Monument des héros nationaux as a site of memory and debate, the analysis unveils various negotiations between commemorative communities regarding the fabrication of national heroes and offers insights into practices of integrating a complex and contradictory past into the national collective memory.
- Les stèles d'Aksum : Vers la fabrication d'un symbole national éthiopien - Serge Dewel p. 515-550
notes et documents
- La Renaissance africaine, des idées à la pierre : L'infrastructure de Cheikh Anta Diop, la culture de Léopold Sédar Senghor et la sculpture d'Abdoulaye Wade - Martin Mourre p. 719-750 Le monument de la Renaissance africaine inauguré en avril 2010 a suscité de nombreux commentaires dans l'espace public comme en sciences sociales. Cet article s'interroge autant sur les ensembles statutaires dans l'epace public dakarois que sur l'idée même de « renaissance » en historicisant ce concept à partir d'une relecture de textes de Léopold Sédar Senghor et de Cheikh Anta Diop, il s'agit d'en montrer les évolutions radicales que ce terme a subi lorsqu'il était utilisé par Abdoulaye Wade à la fin des années 2000. The Monument of the African Renaissance inaugurated in April 2010 has aroused a great deal of commentary in the public space as well as in the social sciences. This article examines both the statuary in Dakar's public space and the very idea of “renaissance” or “rebirth” by historicizing this concept. With a re-reading of texts by Léopold Sedar Senghor and Cheikh Anta Diop, we wish to show the fundamental shifts this term underwent when it was used by Abdoulaye Wade at the end of the 2000s.
- La Renaissance africaine, des idées à la pierre : L'infrastructure de Cheikh Anta Diop, la culture de Léopold Sédar Senghor et la sculpture d'Abdoulaye Wade - Martin Mourre p. 719-750
Analyses et comptes rendus
- Bazin, Jérôme, Dubourg Glatigny, Pascal & Piotrowski, Piotr (eds.). — Art beyond Borders. Artistic Exchange in Communist Europe (1945-1989) - Nora Greani p. 751-753
- Bridonneau, Marie. — Lalibela, une ville éthiopienne dans la mondialisation. Recomposition d'un espace sacré, patrimonial et touristique - Stéphane Ancel p. 753-755
- Ciarcia, Gaetano. — Le revers de l'oubli. Mémoires et commémorations de l'esclavage au Bénin - Marie-Aude Fouéré p. 755-762
- Ciarcia, Gaetano - Maureen Murphy p. 762-766
- De Jorio, Rosa. — Cultural Heritage in Mali in the Neoliberal Era - Marta Amico p. 762-766
- Douxami, Christine & Degaille, Philippe. — FESMAN 2010 : d'Est en Ouest, du Nord au Sud, - Alioune Sow p. 766-769
- Fouéré, Marie-Aude (ed.). — Remembering Julius Nyerere in Tanzania. History, Memory, Legacy - Didier Nativel p. 769-771
- Lagny, Frédérique & Forero, Marcos Avila. — L'histoire n'attend pas, extensions de l'histoire des peuples - Paul-Emmanuel Odin p. 771-774
- Peterson, Derek R., Gavua, Kodzo & Rassool, Ciraj (eds.). — The Politics of Heritage in Africa : Economies, Histories, and Infrastructures - Marie-Aude Fouéré p. 774-777