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Titre Modèles macroéconomiques avec frictions financières et cycles d'assurance
Auteur Dominique Henriet, Jean-Charles Rochet
Mir@bel Revue Revue d'économie financière
Numéro no 126, 2ème trimestre 2017 L'industrie de l'assurance et ses mutations
Rubrique / Thématique
L'assurance face aux mutations réglementaires
Page 85-92
Résumé Certains marchés d'assurance sont sujets au phénomène bien connu des « cycles de souscription », composés d'une phase de tensions au cours de laquelle les primes et les profits augmentent alors que les capacités s'amenuisent, suivie d'une phase de relâchement caractérisée par des prix à la baisse et la reconstitution des capacités. Ces cycles sont difficiles à expliquer dans le cadre classique des marchés financiers parfaits. Ils impliquent une certaine prédictibilité des primes, une corrélation entre le ROE(return on equity) des assureurs et les sinistres, ce qui semble contredire le principe d'absence d'opportunité d'arbitrage. Nous montrons que ces propriétés peuvent parfaitement s'expliquer dans un modèle d'équilibre concurrentiel avec frictions financières. Notre modèle étend l'approche classique de la théorie de la ruine à un modèle macroéconomique où les primes d'assurance sont endogènes et résultent de l'équilibre entre offre et demande de contrats. Les compagnies déterminent leurs politiques de souscription et d'émission ou rachat d'actions de façon à maximiser leur valeur boursière. Les primes d'assurance sont une fonction déterministe de la capitalisation boursière totale des assureurs. Nos résultats expliquent pourquoi les primes d'assurance sont prévisibles ainsi que la corrélation entre ROE et sinistres. En fait, plutôt que de véritables cycles, les primes et les capacités oscillent entre deux valeurs extrêmes avec des renversements de tendance lorsque l'une de ces valeurs est atteinte.Notre modèle illustre la puissance de la nouvelle génération de modèles macroéconomiques avec frictions financières, initiée par Brunnermeier et Sannikov (2014), susceptibles de s'appliquer avec succès à l'analyse d'autres questions importantes pour les marchés d'assurance et de réassurance. Classification JEL : E10, G14, G22.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Some insurance markets are affected by the well-known phenomenon of “underwriting cycles,” made up of a tight phase during which premiums and profits increase while capacities decline, followed by a slacker period, characterized by lower prices and replenished capacities. It is difficult to explain these cycles within the classic framework of perfect financial markets. They imply a certain degree of predictability for premiums, a correlation between insurance company ROE and claims, which appears to contradict the principle of the no-arbitrage condition. We demonstrate that these properties can be perfectly well explained in a competitive equilibrium model with financial frictions. Our model extends the classic approach of ruin theory to a macroeconomic model where insurance premiums are endogenous and result from the balance between policy supply and demand. Companies determine their underwriting policies and stock issuance and buyback policies in a way calculated to maximize their stock share price. Insurance premiums are a deterministic function of the total market capitalization of all insurance companies. Our results explain why insurance premiums are predictable, as well as the correlation between ROE and claims. In fact, rather than genuine cycles, premiums and capacities oscillate between two extreme values with trends changing direction once one of these twovalues is attained. Our model illustrates the power of the new generation of macroeconomic models with financial frictions, introduced by Brunnermeier and Sannikov (2014), which can be successfully applied to the analysis of other important questions for insurance and reinsurance markets. Classification JEL: E10, G14, G22.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOFI_126_0085