Titre | La tradition ouvriériste du football anglais | |
---|---|---|
Auteur | Richard Holt | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | vol. 103, no. 1, 1994 Les enjeux du football | |
Page | 36-40 | |
Résumé |
La tradition ouvriériste du football anglais L'article vise à situer le football anglais dans l'espace des sports qui lui est propre. Alors que, en Angleterre, le caractère socialement sélectif de certains sports comme le tennis et le golf exclut les travailleurs manuels, l'auteur montre que le football demeure le domaine réservé de la classe ouvrière. Des traditions populistes, constituées au cours de son histoire, en ont objectivement écarté les classes supérieures qui, par ailleurs, s'excluent elles-mêmes d'une pratique qu'elles jugent vulgaire. Ainsi, contrairement aux idées prévalant dans les autres pays, le football ne peut être considéré comme le jeu de tout un peuple. Perceptibles tout à la fois par le recrutement des joueurs et par la composition de son public, les liens que le football professionnel entretient avec la culture ouvrière se traduisent également par la valorisation d'un style de jeu typiquement anglais. La sagesse populaire, rappelant que «le football est un sport d'homme », signifie que les joueurs restent avant tout appréciés pour leur engagement physique, leur résistance au mal et leur dévouement à l'équipe. Cette conception de la pratique, qui privilégie le courage et la volonté au détriment de l'intelligence du jeu, interdit que des virtuoses et des individualistes talentueux puissent trouver leur place dans la sélection nationale. Cet ouvriérisme fait du football anglais un marché fermé et contribue à la faiblesse actuelle de l'équipe d'Angleterre. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1994_num_103_1_3095 |