Titre | Une ville en ordre : l'étatisation de la police lyonnaise (1848-1862) | |
---|---|---|
Auteur | Florent Prieur | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 6, décembre 2002 | |
Rubrique / Thématique | Études |
|
Page | 87-113 | |
Résumé |
Au XIXe siècle, la ville entre dans la pensée politique. Lyon, ville réputée fangeuse,
suscite, tout au long du siècle, la crainte des différents régimes de voir s'y développer la révolte. Depuis le début du XIXe siècle, les autorités nationales ont mis
sur pied une organisation générale de la police, s'appuyant sur les nouveaux
pouvoirs locaux nés de la Révolution Française et du Premier Empire (préfet,
maire, commissaires de police).
Dans la première moitié du XIXe siècle, le modèle policier mis en place à Lyon ne
se démarque pas, globalement, de celui des autres villes de France. Les journées de
février puis de juin 1848 n'imposent pas non plus de changements profonds dans
l'organisation générale du maintien de l'ordre lyonnais. En juin 1849, la révolte
des Voraces provoque une réforme qui permet aux autorités nationales d'étatiser
la police, et de créer une nouvelle entité administrative : « l'agglomération lyonnaise ».
La direction de la police se trouve unifiée, sous l'égide du préfet et d'un nouveau
« secrétaire général pour la police ». Les commissariats de police sont réorganisés,
leur personnel accru. Il est créé un nouveau corps de policiers – les sergents de
ville – qui assure le maintien de l'ordre sur la voie publique par l'îlotage, et des
services spéciaux – pour la police politique et de sûreté. Enfin, cette réforme
instaure un nouvel ordre urbain, basé sur une perception subjective des espaces
de la ville. Les autorités concentrent ainsi largement les forces de police et de
gendarmerie sur le centre (lieu des pouvoirs), et sur les marges de la ville. Par
ailleurs, Lyon et son agglomération se retrouvent au centre d'un dispositif départemental et national de maintien de l'ordre, s'articulant autour de la disposition
des forces de police et de gendarmerie et de la naissance de la police des chemins
de fer.
L'étatisation de la police lyonnaise contribue ainsi à créer une situation particulière, pour une ville alors perçue comme séditieuse. Elle révèle surtout un
mode de contrôle des sociétés urbaines au XIXe siècle, et illustre ainsi les étapes
de la construction de l'institution policière française. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
A town in order: the building of a state police in Lyon (1848-1862)
XIXth century sees city enter political thought. Lyon, considered as rebel, raise,
during the whole century, the authorities's fear concerning apparition of revolts.
Since the beginning of the XIXth century, national authorities have created and
developped a general organization of police, based on new local powers borned of
French Revolution and First Empire (prefects, mayors, superintendants of police).
In the first half of XIXth century, the police model established in Lyon isn't,
globally, different from the other french cities. Days of February and June 1848
don't impose deep changements in general organization of lyonese police. In June
1849, the revolt of the Voraces engage a reform which conduct national authorities
to create a state police, and a new administrative entity: ‘‘the lyonese agglomeration''.
The police's direction is unified, and gived to the Rhône's prefect, and to a new
‘‘general secretary for police''. Police-stations are reorganised, their staff increased.
A new police corps is created – the ‘‘city's sergeants'' – as also new special services,
for political and surety police. Lastly, this reform sets up a new urban order, based
on subjective perception of city areas. Authorities choose to concentrate police
and gendarme strenghts essentially on center and on the edge of the town. Lyon
and its agglomeration are also integrate in a national and departemental scheme
(distribution of police and gendarmerie strenghts, birth of railways police).
The reform of lyonese police contribute to create a particulary situation to a city
tought rebel. It reveals moreover a mean of control of urban society in
XIXth century France, and thus shows a stage of building of the french police
institution. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_006_0087 |