Titre | De l'archéologie à l'histoire sociale : Recherches récentes sur les villes de la chôra égyptienne (Basse époque pharaonique – période gréco-romaine) | |
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Auteur | Jean-Yves Carrez-Maratray | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 29, décembre 2010 Lectures | |
Page | 161-180 | |
Résumé |
Le caractère fortement urbain de la civilisation égyptienne ancienne « pharaonique », longtemps ignoré ou contesté, est désormais reconnu. Les Grecs, d'ailleurs, ne s'y étaient pas trompés, qui appelaient « villes » (poleis) les innombrables agglomérations, grandes ou petites, dispersées le long de la vallée du Nil. Depuis 1980, environ, l'égyptologie s'est largement ouverte à l'archéologie urbaine et à la sociologie. Les recherches récentes se concentrent sur la naissance du fait urbain au prédynastique, sur les villes royales du Nouvel-Empire, en particulier dans le Delta (Avaris, Pi-Ramsès, Tjarou), et surtout sur l'urbanisme de l'Egypte dite tardive (Ier Millénaire avant notre ère, synthèse récente de François Leclère). Les études concernant cette dernière période ont mis en évidence la continuité, jusqu'à la fin de l'époque ptolémaïque (30 av. J.-C.), d'un modèle urbain centré autour de vastes « temenos », ces enceintes non pas défensives, comme on l'a longtemps cru, mais destinées aux activités sacerdotales (temples et « bâtiments à soubassement »). Une véritable rupture se produit au début de notre ère : en distinguant drastiquement les villages (kômai) des chefs-lieux (« métropoles de nomes »), le pouvoir romain a fait entrer les « grandes villes » dans l'ère de l'urbanisme et de la socialisation municipale. Ce champ de recherches, autrefois réservé aux seuls papyrologues (synthèse récente de Richard Alston), s'ouvre de plus en plus à l'archéologie, comme nous tentons de le faire dans nos fouilles de l'antique Péluse (Delta oriental, Sinaï Nord). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
From Archaeology to Social History : Recent Researches on Cities of the Egyptian Chôra (Late Pharaonic and Greco-Roman Periods) The strong urban character of the ancient Egyptian ‘‘pharaonic'' civilization has long been ignored or questioned but is nowadays acknowledged. Moreover, the Greeks recognized it when they called ‘‘cities'' (poleis) the innumerable built-up areas, big or small, scattered all along the Nile valley. From the eighties, Egyptology devoted itself to urban archaeology and social sciences. Recent researches concentrate upon the beginnings of the urban phenomenon during the predynastic period, upon royal settlements of the New Kingdom, particularly in the Delta (Avaris, Pi-Ramses, Tjaru), and especially upon urbanism during the socalled Late Period (Ist Millennium B.C., see François Leclère's recent book). Studies concerning this last era highlight the continuum, till the end of the Ptolemaic Period (30 B.C.), of a urban model based on huge ‘‘temenos'', not defensive enclosures, as was long thought, but walled areas devoted to priestly activities (temples and high-based buildings). A real break occur at the beginning of the current era : the Roman Power, when harshly distinguishing villages (kômai) from towns (‘‘nome metropoleis''), introduced the biggest settlements into the mood of urbanism and civilian socialization. Investigations on this subject have for long been private ground of papyrologists alone (see Richard Alston's recent works), but they open now, more and more, to archaeology, as we hope to do when excavating ancient Pelusium (Eastern Delta, North-Sinai). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_029_0161 |