Titre | Sucre et épices : Achat de produits exotiques au XVIIIe siècle en Angleterre | |
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Auteur | Jon Stobart | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 30, avril 2011 | |
Page | 127-146 | |
Résumé |
Le XVIIIe siècle voit s'accroître rapidement la consommation britannique de denrées exotiques – épices, sucre, thé, café, chocolat. Augmente aussi, en conséquence, l'usage d'accessoires liés à leur consommation, tels que tables à thé, bouilloires et tasses, moulins à café, boîtes à chocolat, et sucriers. Si les fabricants britanniques sont vite capables d'assurer la production de ces ustensiles (Berg, 2005), les produits eux-mêmes restent exotiques et doivent être importés. Cet article décrit d'abord les grandes lignes de la promotion de ces épices, dans les encarts de presse et sur cartes de visite des commerçants de différentes villes d'Angleterre. La publicité y insiste sur l'exotisme des produits, et place le consommateur, décrit comme cosmopolite, au centre de l'économie mondiale. Ce tableau est en fait très éloigné de la réalité du marché des condiments, thés et cafés par les habitants des villes de province. En se basant sur les inventaires de succession et les livres de compte des commerçants dans les régions du centre (Midlands) et du nord-ouest de l'Angleterre, cette étude propose que ces biens sont en fait très communs durant le deuxième quart du XVIIIe siècle. La consommation de thé, café et sucre est ainsi liée, moins qu'à un cosmopolitisme supposé, au statut social, au genre et au type de sociabilité au sein des ménages. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Sugar and spice : shopping for exotic goods in mid-eighteenth-century England The eighteenth-century witnessed rapid growth in the consumption of exotic goods in Britain ; not just the sugar and spice of the title, but also tea, coffee and chocolate. This growth prompted a surge in the ownership of furnishings and equipment for the consumption of these new commodities, including tea tables, kettles and cups, coffee mills and chocolate pots, and sugar bowls. Whilst British manufacturers were soon able to provide many of these durable goods (Berg, 2005), the consumables themselves remained exotic imports. This paper begins by briefly sketching the ways in which imported groceries were promoted through newspaper advertisements and the trade cards of shopkeepers from a variety of towns across provincial England. These placed great emphasis on the exotic nature of these goods, situating the consumer in the world economy and portraying them as cosmopolitan. This stands in stark contrast to the more mundane processes whereby sugar, spices, tea and coffee were actually acquired by the inhabitants of these provincial towns. Drawing on detailed analysis of probate inventories and shopkeepers' account books from the Midlands and north-west England, the paper argues that these goods were widely available and that shopping for them had become an everyday occurrence in the second quarter of the eighteenth century. Rather than constructing an identity as cosmopolitan, the consumption of tea, coffee and sugar was more closely linked to status, gender and especially domestic sociability. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_030_0127 |