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Revue | Histoire urbaine |
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Numéro | no 30, avril 2011 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La diffusion des biens à l'époque moderne : Une histoire connectée de la consommation - Natacha Coquery p. 5-20 De multiples travaux ont récemment démontré l'importance du commerce mondial et des produits importés dans la dynamique du capitalisme européen des XVIIe et XVIIIe siècles. Pourtant, malgré le renouvellement historiographique, l'oubli des lieux persiste : les transformations architecturales et urbanistiques liées à la circulation des hommes et des biens, l'ancrage urbain des activités entrepreneuriales sont moins connus que les acteurs et les produits. Ainsi s'explique l'origine de ce dossier, conçu comme une manière de croiser histoires socio-économique, culturelle et urbaine à partir d'un pan de l'historiographie économique – une histoire connectée de la consommation – profondément renouvelé. Avant la présentation des articles qui le composent, un détour historiographique en deux temps permet de contextualiser les problématiques : le débat sur la « révolution » des consommations à l'époque moderne, la diffusion sociale croissante des biens, entre luxe, demi-luxe et nécessité.City, trade, consumption and exoticism from the 15th through the 18th century. Historiographical introduction A number of scholarly works have shown the significance of world trade and imported goods for the dynamism of European capitalism in the 17th and 19th centuries. However, and in spite of the renewal of historiography, the study of their locations is left aside. The transformations in architecture and city planning in relation to the circulation of individuals and goods, as well as the establishment within cities of merchant ventures, are less known than the vectors and products of these trades. This gap is now filled by the present collection of articles mixing the socio-economic, cultural and urban history viewed from an aspect in deep renewal of economic historiography – a connected history of consumption. Before the presentation of the pieces herein, a twofold historiographical contextualization describes the debate on the « revolution » of consumption in the modern era, and the increasing social diffusion of goods, from luxury to mainstream indulgence, to necessity.
- « Le goût pour l'Orient » : Demande cosmopolite et objets de luxe à Bruges à la fin du Moyen Âge - Peter Stabel p. 21-39 Bruges fut le premier centre commercial de l'Europe occidentale au XVe siècle. La présence de nombreux marchands venus de partout en Europe et la capacité industrielle (textile et produits de luxe) des villes des Pays-Bas créent un environnement créateur et dynamique pour le commerce en objets de luxe, destinés aux élites régionales et urbaines. Cet environnement des villes flamandes ressemble beaucoup aux structures de la demande dans cet autre pôle urbain de l'Europe médiévale, l'Italie du nord. Dans les villes italiennes, la consommation cosmopolitaine d'objets venus d'Orient (de Byzance et du monde islamique) a déjà été reconnue comme une stratégie de distinction parmi les élites urbaines et nobiliaires. L'analyse des peintures et d'autres sources iconographiques de Flandre semble révéler un semblable attrait pour ces objets. Cependant, l'analyse de la culture matérielle pointe une différence entre la consommation de luxe, qui se limite aux objets venus des industries de luxe surtout flamandes et italiennes, et l'omniprésence de la représentation des objets orientaux. L'article montre que la créativité et la présence de réseaux commerciaux suffisaient pour satisfaire la demande d'objets de luxe et répondre aux stratégies de distinction des élites princières et urbaines. Ce n'est qu'au XVIe siècle, après la première vague des découvertes, que le goût de l'exotisme fut introduit avec succès : à partir de ce moment-là, les tapis du monde islamique et les objets du nouveau monde apparaissent en plus grand nombre dans les villes du nord.More than just carpets ? The consumption of oriental goods in the late medieval Low Countries Even a superficial analysis of Early Netherlandish painting reveals the striking presence of oriental goods. Painters such as Jan Van Eyck, Hans Memling and Gerard David show eastern ceramics, textiles and carpets associated with domestic bourgeois or noble scenes and most of all with religious themes involving the Virgin. Yet a closer scrutiny already demonstrates a much more nuanced picture. Eastern commodities are particularly present in works of art manufactured in Bruges from the second quarter of the 15th until the first quarter of the 16th century, while they become rare or are even completely absent from those made in other art centres of the Low Countries (Ghent, Brussels, Tournai). Is this phenomenon mere coincidence, or does the cosmopolitan world of international merchants in a commercial metropolis like Bruges trigger differentiated patterns of luxury consumption ? It also raises questions regarding the process of innovation, communication and consumer taste in this densely urbanized region. In this paper, luxury consumption will be analysed through the ducal and other household accounts and through inventories of the estates of noble, merchant and bourgeois consumers in the 15th century Low Countries. Particular attention will be paid to the presence, the relative importance and the diffusion of oriental goods across social boundaries, but also to their geographical diffusion within the urban network.
- Vendre l'exotique au quotidien : L'implantation urbaine des magasins de produits coloniaux (tabac, thé, café et coton) à Anvers au XVIIIe siècle - Laura Van Aert p. 41-65 Anvers est un cas intéressant pour une étude urbaine des modes d'implantation commerciale au XVIIIe siècle. Si la cité n'est plus la métropole commerciale d'antan, passant de 73 000 à 55 000 habitants entre 1700 et 1788, la ville et son arrière-pays restent des endroits fortement peuplés, urbanisés et commerçants. En nous concentrant sur l'implantation urbaine des vendeurs, nous tâcherons d'élucider les liens entre les nouveaux produits coloniaux (tabac, thé, café, chocolat, coton) et l'évolution du modèle commercial urbain. D'une part, ces produits ne sont pas socialement identiques et, d'autre part, leur statut évolue dans le temps. Le tabac est rapidement devenu un produit prolétarisé, vendu par des marchands spécialisés de plus en plus nombreux et de tous niveaux sociaux, relativement dispersés dans la ville entière. À l'opposé, les cafés et surtout les chocolatiers sont situés dans le centre-ville, dans des quartiers aisés. Les maisons de thé connaissent, comme le tabac, une sensible démocratisation au cours du siècle et visent, dès leur apparition, un accès généralisé. Plus que les autres textiles, le coton s'affiche comme un produit de demi-luxe populaire, à la portée d'une grande partie du marché urbain.To sell exotic goods day by day. Urban settlement of colonial goods (tobacco, tea, coffee and cotton) in Anvers during the 17th century. The case of Anvers offers an interesting basis for the study of the settlement of commercial ventures in 17th century cities. While not the trade center it has been in the past, its population reduced from 73,000 in 1700 to 55,000 in 1788, Anvers and its region remain a strong center of population, urbanity and commerce. This paper will focus on the establishment of merchants, in order to shed light on the relationship between new products from the colonies (tobacco, tea, coffee, chocolate, cotton) and the evolution of the urban model. These products are not identical in terms of social status ; in addition, this status follows an evolution over the years. Tobacco quickly conquers the working class, and is sold by more and more specialized merchants of all social origins, situated in most quarters of the city. In contrast, coffee and tea dealers are confined to the rich neighborhoods of the city center. Over the centuries, tea houses follow tobacco to a broader mass consumption, and aim for general availability. More than any other textile materials, cotton claims the status of a luxury good for the masses, affordable to a wide part of the urban market.
- La ville, la consommation et l'exotisme : Exotisme et déclin dans la ville portuaire d'Enkhuizen au XVIIIe siècle - Thierry Allain p. 67-85 Enkhuizen est une ville maritime hollandaise ayant connu un fort développement économique, notamment grâce au grand commerce colonial. Profondément touchée par l'exotisme, elle continua de se signaler par une consommation importante de produits coloniaux malgré le déclin. La culture matérielle et le paysage urbain étaient encore marqués, au XVIIIe siècle, par l'expérience de l'autre. L'impact de l'exotisme sur la cité fut néanmoins largement ignoré à l'heure des essais de reconstruction identitaire, sans doute en raison de la brutalité du déclassement économique de la ville mais aussi de l'effacement du caractère exotique des produits consommés.Exotism and decline in the port of Enkhuizen in the 18th century Enkhuizen is a sea port in the province of North-Holland. Its prosperity was among others things based on trade with Asia and America, so that a stream of colonial goods was poured into the city. This exoticism remained in the eighteenth century, despite a dramatic economic decline. Material culture and urban landscapes were still affected by contacts with the Far East. But there was no place for this exoticism in the collective identity of Enkhuizen, perhaps as a consequence of the collapse but also because tropical products seemed to be less exotic.
- Sphères d'approvisionnement : Grands négociants nantais en denrées d'exportation (fin XVIIIe siècle) - Laure Pineau-Defois p. 87-107 Le négoce maritime nantais est tourné vers l'Atlantique et se spécialise progressivement dans les relations avec l'Afrique et les colonies américaines. L'un des maillons de ces relations commerciales concerne le commerce des captifs africains et celui des denrées coloniales. Or nous nous attachons ici à connaître et développer une réflexion autour de la partie du commerce colonial transatlantique qui se joue en amont : l'approvisionnement des plus grands négociants nantais en denrées d'exportations.Spheres of supply of large traders in Nantes export commodities (late eighteenth century) The maritime trade Nantes faces the Atlantic and gradually specializes in relations with Africa and the American colonies. One part of these trade relations deals with trade in african captives and colonial goods. But our focus here is to know and develop thinking about another part of the transatlantic colonial trade : the supply of the largest traders in Nantes export commodities.
- Les circuits parallèles des toiles de l'océan Indien : Lorient au XVIIIe siècle - Eugénie Margoline-Plot p. 109-125 Dans le florissant XVIIIe siècle, Lorient, ville neuve, ville de la Compagnie des Indes, s'est affirmée comme la porte française des Indes. L'intrusion de l'Asie est à l'origine de l'innovation en matière de goût, avec le développement de l'exotisme à travers la mode des boissons chaudes sucrées (thé, café) et surtout des cotonnades. Nous les rencontrons dans les hardes des gens de mer qui reviennent de l'Océan indien, sur les étals des boutiquiers, dans les stocks des négociants, et jusque dans l'intimité des foyers, même en pleine prohibition. L'étude des inventaires après décès, des faillites de marchands et des hardes des gens de mer permet de dégager un certain nombre d'indicateurs de diffusion sociale et socio-géographique, surtout elle met à jour des circuits de distribution parallèles à ceux du monopole de la Compagnie. La pacotille des gens de mer, voie d'entrée privilégiée des étoffes asiatiques, alimente un circuit de distribution familiale et périphérique, mais aussi commerçant, où de véritables stratégies commerciales se mettent en place, impliquant des acteurs et des réseaux jusqu'ici méconnus : tels les crieurs, les priseuses revendeuses et le marché de l'occasion, mais encore les tailleurs et les petits boutiquiers.Cotton fabrics from the Indian Ocean in 18th-century Lorient. Parallel sales networks : an illicit share of exoticism In the prosperous 18th century, Lorient, bright new town built by the French East India Company, asserted itself as the French gateway to India. This sudden intrusion of Asia introduced new tastes and developed exoticism through the fashion for hot sweet drinks (tea, coffee), and, even more, for cotton fabrics. These could be found among the clothing of sailors returning from the Indian Ocean, on shop stalls, in merchant's stocks, and in private homes, even at the height of the prohibition. The study of inventories after a death, of shopkeepers' bankruptcies and of sailors' rags enables us to pinpoint a certain number of indicators of social and socio-geographical circulation, revealing parallel distribution circuits, situated outside the Company's monopoly. The sailors' pacotille (a small stock of goods they were allowed to carry back for their private use or benefit), was a privileged means of introducing Asian fabrics into Lorient, and to supply a family and peripheral distribution circuit – as well as a mercantile network, in which genuine commercial strategies arose, involving little-recognized actors and networks : criers, pricers, dealers and resellers (usually women), and the second-hand market, as well as tailors and small shopkeepers.
- Sucre et épices : Achat de produits exotiques au XVIIIe siècle en Angleterre - Jon Stobart p. 127-146 Le XVIIIe siècle voit s'accroître rapidement la consommation britannique de denrées exotiques – épices, sucre, thé, café, chocolat. Augmente aussi, en conséquence, l'usage d'accessoires liés à leur consommation, tels que tables à thé, bouilloires et tasses, moulins à café, boîtes à chocolat, et sucriers. Si les fabricants britanniques sont vite capables d'assurer la production de ces ustensiles (Berg, 2005), les produits eux-mêmes restent exotiques et doivent être importés. Cet article décrit d'abord les grandes lignes de la promotion de ces épices, dans les encarts de presse et sur cartes de visite des commerçants de différentes villes d'Angleterre. La publicité y insiste sur l'exotisme des produits, et place le consommateur, décrit comme cosmopolite, au centre de l'économie mondiale. Ce tableau est en fait très éloigné de la réalité du marché des condiments, thés et cafés par les habitants des villes de province. En se basant sur les inventaires de succession et les livres de compte des commerçants dans les régions du centre (Midlands) et du nord-ouest de l'Angleterre, cette étude propose que ces biens sont en fait très communs durant le deuxième quart du XVIIIe siècle. La consommation de thé, café et sucre est ainsi liée, moins qu'à un cosmopolitisme supposé, au statut social, au genre et au type de sociabilité au sein des ménages.Sugar and spice : shopping for exotic goods in mid-eighteenth-century England The eighteenth-century witnessed rapid growth in the consumption of exotic goods in Britain ; not just the sugar and spice of the title, but also tea, coffee and chocolate. This growth prompted a surge in the ownership of furnishings and equipment for the consumption of these new commodities, including tea tables, kettles and cups, coffee mills and chocolate pots, and sugar bowls. Whilst British manufacturers were soon able to provide many of these durable goods (Berg, 2005), the consumables themselves remained exotic imports. This paper begins by briefly sketching the ways in which imported groceries were promoted through newspaper advertisements and the trade cards of shopkeepers from a variety of towns across provincial England. These placed great emphasis on the exotic nature of these goods, situating the consumer in the world economy and portraying them as cosmopolitan. This stands in stark contrast to the more mundane processes whereby sugar, spices, tea and coffee were actually acquired by the inhabitants of these provincial towns. Drawing on detailed analysis of probate inventories and shopkeepers' account books from the Midlands and north-west England, the paper argues that these goods were widely available and that shopping for them had become an everyday occurrence in the second quarter of the eighteenth century. Rather than constructing an identity as cosmopolitan, the consumption of tea, coffee and sugar was more closely linked to status, gender and especially domestic sociability.
- « La coutume de la prévôté de Caen » : Une définition des règles de prélèvement des taxes sur le commerce - Laurence Jean-Marie p. 147-179 Cette édition de sources livre trois versions successives de la « la coutume de la prévôté de Caen » (consuetudo in prefectura Cadomi). Le texte latin, connu par trois copies de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, pourrait être antérieur d'au moins un siècle. Une version en français, probablement attribuable au deuxième tiers du XIVe siècle et un texte moderne, imprimé en 1595, sont connus par des copies du XIXe siècle. Malgré les différences entre les trois versions, les permanences justifient l'association des trois textes dans la présente édition. Surtout, ce sont des sources riches et non de simples listes de produits et de taxes y afférent. Les informations fournies dépassent l'histoire proprement économique. Ces textes prennent en compte entrée, sortie et transit des marchandises. C'est la ville mais aussi l'espace qui en dépend, banlieue et ressort de la prévôté, qui sont ainsi mis en avant. La désignation des catégories de populations et des exemptions peut fournir des enseignements en matière d'histoire sociale et politique. Transports par terre, mer et fleuve sont évoqués de même que les lieux de commerce dans la ville et les temps de l'échange. Les denrées et marchandises sont soigneusement énumérées et quantifiées, en ce sens ces textes ont un intérêt linguistique évident. Bien qu'il s'agisse de textes normatifs, ces documents peuvent contribuer à l'étude des productions et des échanges économiques.The « Coutume de la prévôté de Caen » : rules of trade and taxes This edition of sources offer three successive versions of the « Coutume de la prévôté de Caen » (consuetudo in prefectura Cadomi). The Latin text, known through three copies from the end of the 13th or the beginning of the the 14th century, may be older by a century. A French version, probably from the second third of the 14th century, as well as a modern text printed in 1595, are known through 19th century copies. In spite of the differences between the three versions, continuity justifies the combination of these texts in the same edition. Far from being mere lists of products and related taxes, those are substantial sources, providing data beyond economical history. They describe the entry, exit and transit of goods in and out of the town, but also within the jurisdiction and the provostry. The categorization of social groups and exemptions offers new insight on social and political history. Transports by land, sea or river are evoked as well as places and times of trade in the town. Goods are carefully listed and quantified, making these texts a trove of linguistic treasures. Although normative texts, these can contribute to the study of productions and economic exchanges.
- Anne Montenach, Espaces et pratiques du commerce alimentaire à Lyon au XVIIe siècle. L'économie du quotidien, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2009, 415 p., 18 p. annexes. - Yann Lignereux p. 181-183
- Takeshi Ito (dir.), Basutido : Furansu chusei shintoshi to kenchiku, Tokyo : Chuo Koron Bijutsu Shuppan, Heisei 21 , 2009, - Shuma Shuma p. 183-184
- Jesús Ángel Solórzano, Beatriz Arizaga Bolúmburu (coord.), El fenómeno urbano medieval entre el Cantábrico y el Duero. Revisión historiográfica y propuestas de estudio. Asociación de Jóvenes Historiadores de Cantabria, Sentander, 2002, - Amparo Rubio Martínez p. 184-185
- Corine Maitte, Issiaka Mande, Manuela Martini et Didier Terrier (sous la direction de), Entreprises en mouvement. Migrants, pratiques entrepreneuriales et diversités culturelles dans le monde (XVe-XXe siècle), Presses Universitaires de Valenciennes, 2009, 450 p. - Jean Lorcin p. 185-187
- Tisser l'histoire. L'industrie et ses patrons XVIe-XXe siècle. Mélanges offerts à Serge Chassagne. Études réunies par René Favier, Gérard Gayot, Jean-François Klein, Didier Terrier et Denis Woronoff, Presses Universitaires de Valenciennes, 2009, 406 p. - Jean Lorcin p. 187-189
- Véronique Thuin-Chaudron, Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914, Nice, Serre éditeur, 2009, 560 p., ills N - Dominique Hervier p. 190-191
- Chantal Callais, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (1798-1864). Les architectes et la fonction publique d'État au XIXe siècle, préface de François Loyer, La Crèche, Geste éditions, 2010, 504 p., 50 fig., annexes. - Sylvain Schoonbaert p. 191-193
- Marc Perelman, L'ère des stades : genèse et structure d'un espace historique, Gollion (Suisse), Infolio, 2010. 461 p. ill. - Antoine Le Bas p. 193-195