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Titre Mort d'Ashley Smith : entre bio-politique carcérale et souveraineté judiciaire
Auteur Stuart J. Murray, Sarah Burgess, Dave Holmes
Mir@bel Revue Sociétés
Numéro no 136, 2017/2 Mediascapes
Rubrique / Thématique
Marges
Page 73-90
Résumé Cet article constitue une relecture critique des circonstances entourant la mort d'Ashley Smith, une jeune femme décédée des causes d'asphyxie par auto-strangulation alors qu'elle avait été placée en isolement administratif par le Service correctionnel du Canada (SCC). La mort de Smith a été qualifiée d'« homicide » par un jury à la suite de l'enquête du coroner pour ensuite être qualifiée de « suicide » par le Service correctionnel du Canada (SCC) dans sa réponse aux conclusions de l'enquête. La confusion qui règne au sujet de la cause précise de la mort d'Ashley Smith sème le doute sur la ou les personnes responsables de la mort de Smith dont le décès ne peut être que le résultat d'une action directe, d'une part, ou un drame attribuable à une négligence systémique, d'autre part. En s'appuyant sur la distinction théorique-historique, proposée par Michel Foucault, entre pouvoir souverain et biopolitique, notre analyse montre que la mort de Smith est un effet de pratiques biopolitiques ayant cours au sein des établissements correctionnels. Nous estimons par ailleurs que la réponse du Service correctionnel du Canada aux conclusions de l'enquête montre de manière flagrante comment le SCC esquive ses responsabilités : il invoque une prérogative juridique (et souveraine) sur les personnes dont il a la garde, et ce dans le but de masquer ses implications bio-politiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This essay offers a critical rhetorical reading of the death of Ashley Smith, a young woman who died of positional asphyxia when she tied a ligature around her neck while held in solitary confinement. Smith's death was ruled a homicide by the jury in the Coroner's Inquest and subsequently figured as a suicide in the Correctional Service of Canada's published Response to the Inquest one year later. The equivocation over the precise cause of her death calls into question the responsible agency – or agencies – that killed, whether directly or through systemic negligence. Drawing on Foucault's theoretico-historical distinction between sovereign power and biopolitics, the authors argue that Smith's death is a biopolitical effect of neoliberal correctional institutions. There is a ruse, however, in the way the Correctional Service of Canada evades responsibility: it invokes a sovereign juridical prerogative over the lives placed in its care in an effort to cover over its biopolitical operations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_136_0073