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Titre What we talk about when we talk about decentralization? Insights from post-revolution Tunisia
Auteur Lana Salman
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 16, 2017 Dossier : États et territoires du politique
Rubrique / Thématique
Dossier : États et territoires du politique
 Première partie. Décentralisation et reconfiguration des territoires de l'action publique
  1.2 Les territoires dans les représentations d'acteurs
Page 91-108
Résumé Ce papier examine le langage de la décentralisation en Tunisie postrévolutionnaire. Il présente l'hypothèse que les institutions financières internationales mobilisent un langage de décentralisation qui leur permet d'attirer de nouveaux clients et de se réinventer dans un paysage politique en mutation. La montée en popularité des politiques de décentralisation dans un moment postrévolutionnaire dans les pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord est partiellement due à ce langage. Dans une région où les expériences en terme de décentralisation restent limitées, il ne suffit pas d'examiner les incitations des décideurs à décentraliser ou bien l'effet des politiques de décentralisation une fois mise en œuvre. En fait, il s'avère nécessaire d'examiner la convergence de pressions locales pour pluraliser un champ politique restreint et des agendas de développement conçus par des institutions financières internationales qui présente les politiques de décentralisation comme modèle de développement approprié dans un contexte postrévolutionnaire. Pour défendre cette hypothèse, j'analyse le langage utilisé dans les rapports mondiaux de développement pour les années 2008 et 2009 de la Banque Mondiale qui tracent le justificatif intellectuel des politiques de décentralisation. Ensuite, je compare ce langage à celui utilisé par la société civile en Tunisie qui propose d'octroyer des « réparations » aux « régions victimes » au lieu de la pour redresser les injustices territoriales vécus sous le régime précèdent, au lieu d'une simple politique de décentralisation définie comme l'autonomie politique, financière et administrative des communes. Cette comparaison est importance puisqu'elle montre deux modèles de développement divergents et nous aide à repenser l'universalité du concept de la décentralisation à partir de la Tunisie.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article explores the language of decentralization policies in post-revolution Tunisia. It argues that international financial institutions mobilize a particular language about decentralization to create new clients and reinvent themselves in a shifting political landscape. Decentralization policies have gained traction in the Middle East and North Africa region post-Arab revolutions partially as a result of these shifting priorities and their accompanying language. In a region with limited decentralization experiences, it is not enough to look at incentives of politicians to decentralize or the effects of decentralization programs once they are rolled out. Instead, we need to look at the confluence of domestic pressures to pluralize the terrain of politics and development agendas born outside the region's borders which frames decentralization as an appropriate development framework at this juncture. To make this argument, I analyze the language of World Bank flagship publications that constitute the intellectual backbone for decentralization programs. I then turn to Tunisia and compare the language of these reports with the language that activists use to characterize decentralization in relation to regional inequalities. At stake in this comparison are two discourses of decentralization that call forth diverging development models: one model focuses on the financial, administrative and political autonomy of municipalities from the central government, while the other calls for reparations and a desire for a state that restores past injustices. This language forces us to rethink the mode of politics undergirding decentralization policies, and accordingly to re-theorize decentralization from a particular place on the map, from Tunisia.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/2975