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Titre La force des idées simples. Misère épistémique des comportements économiques
Auteur Frédéric LORDON
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol 13, no 52, 2000 Marchés financiers
Rubrique / Thématique
Varia
Page 183-209
Résumé La force des idées simples. Misère épistémique des comportements économiques Frédéric Lordon Comme un contrepoint plus réaliste de « l'hypothèse des anticipations rationnelles », « l'hypothèse des idées simples » qu'on formule ici tient que les comportements économiques admettent parfois des déterminants épistémiques extrêmement rudimentaires, voire grossiers. Nombreux sont donc les comportements d'agents, y compris ceux de l'Etat, gouvernés par des idées simples dont on tente de donner une première typologie. En matière de politique économique, les idées simples peuvent prendre la forme du mot d'ordre, vocable synthétisant le projet d'ensemble de la politique économique - ainsi de « l'expansion » ou de « la stabilité ». Elles peuvent aussi apparaître, dans un tout autre registre, sous la forme du critère-seuil - à la façon du traité de Maastricht. La sphère financière fait, elle, apparaître des idées simples ressortissant au type du schème dichotomique (bon/pas bon, haussier/baissier, etc.), lequel occupe la position supérieure dans un modèle de formation des anticipations à deux niveaux : sous sa gouverne herméneutique sont alors formées des représentations de second rang, plus sophistiquées dans leurs contenus, mais fortement déterminées par lui dans leur orientation générale, jusqu'à en être subordonnées à sa corroboration.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Power of Simple Ideas. Epistemic misery of economic behaviors Frédéric Lordon As a more realistic rectification of the « rational expectations hypothesis », the « simple ideas hypothesis » presented here states that economic behaviors are often driven by very rough epistemic schemes. Many are the agents, including the State, driven by simple ideas, a typology of which is given. In the field of economic policy, simple ideas may appear as a watchword, and even a slogan, performing a synthesis of the whole project of economic policy - consider for instance : « stability ». Simple ideas may also appear as threshold-criteria - as set by the Maastricht treatise. Simple ideas may also be seen in the field of finance but under the form of the dichotomie scheme (good/bad, bullish/bearish...). This dichotomy is in upper position in a two levels « model » of expectations formation : under its hermeneutic guidance, second level representations are elaborated which include more sophisticated contents but remain strongly determined by it, and even subordinated to its consolidation.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_2000_num_13_52_1125