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Titre La bataille des girouettes... Du bon usage du changement d'opinion durant l'été 1815
Auteur Pierre Serna
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol 14, no 56, 2001 Inconstances politiques
Rubrique / Thématique
Dossier : Inconstances politiques
Page 77-107
Résumé La bataille des girouettes... Du bon usage du changement d'opinion, durant l'été 1815 Pierre Serna Juillet 1815. En moins de 18 mois, la France vient de connaître une succession de régimes. De l'Empire autoritaire, à la première Restauration, des Cents jours avec leur expérience improbable d'Empire libéral à la seconde Restauration, les élites dirigeantes (membres du corps législatif, préfets, militaires, savants, hommes de lettres...) vont prêter indifféremment des serments de fidélité à des régimes opposés. La presse satirique invente en cet été, la figure de la « Girouette » politique, et stigmatise toutes les attitudes de reniement en dénonçant la bassesse de tout un personnel répertorié dans plusieurs dictionnaires. Cet article tente de décrire les voies de la disqualification d'une élite perçue comme versatile et par delà le rire destructeur, tente de comprendre les système de justification de ceux qui doivent dans l'urgence des crises, faire des choix et commencent, entre autres, par construire une culture du service de l'Etat, hors des considérations idéologiques, forçant à repenser les nouveaux rapports entre l'individu et l'Etat au sortir de la Révolution. La girouette ne serait pas que le révélateur d'un désenchantement politique mais exprimerait la capacité d'une génération à conserver l'héritage de la Révolution afin de l'intégrer à la monarchie restaurée.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The fight of the « Girouette »... About the good use of the change of opinion, during summer 1815 Pierre Serna July 1815. In less than 18 months, France has gone through a number of political regimes. From an authoritarian Empire to the first Restauration, the Cent jours (100 days) with their rather improbably liberal Empire experience, and on to the second Restauration. Throughout, the ruling elites (legislators, prefects, military brass, scholars and men of letters) swore allegiance indiscriminately to opposing regimes. That summer, the satirical press condemned their grovelling political mores, coming up with the notion of the political « Girouette », or weathercock, to stigmatize the various attitudes of repudiation and deniai shown by individuals whose names appeared in any number of dictionaries. This paper strives to describe how these accomodating elites came to lose their legitimacy. Looking beyond the destructive sarcasm of that summer, it is an attempt to better understand the ways in which people came to justify the choices they made in the heat of various crises. Choices which collectively came to constitute a culture of service to the State, outside ideological frameworks, and which lead many to rethink the new relationship between the individual and the State which arose in the aftermath of the Revolution. The figure of the Girouette not only revealed a certain political disenchantment, but also represented one generation's capacity to conserve the legacy of the Revolution in order to integrate it into the restored monarchy.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_2001_num_14_56_1189