Contenu de l'article

Titre Elias dans le ghetto noir
Auteur Loïc Wacquant
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol 14, no 56, 2001 Inconstances politiques
Rubrique / Thématique
Varia
Page 209-217
Résumé Elias dans le ghetto noir Loïc Wacquant La sociologie figuratiormelle de Norbert Elias offre un outil utile pour disséquer la transformation des liens entre caste, classe et espace dans la métropole américaine. En adoptant une perspective relationnelle et en plaçant la peur, la violence et l'État au premier plan de l'analyse, on peut décrire la transition du « ghetto communautaire » du milieu de siècle à « l'hyperghetto » de la fin du siècle comme une interaction dynamique entre trois processus clefs : la dépacification de la vie quotidienne, la dédifférenciation sociale conduisant à la désertification organisationnelle, et l'informalisation de l'économie. Chacun de ces trois processus est déclenché et entretenu par l'effondrement des institutions publiques et par le remplacement du « filet de sécurité » sociale de l'Etat-providence par une « politique du coup de filet » policier et pénal. Elias nous aide ainsi à mettre en exergue les racines proprement politiques de ce modelage urbain de l'exclusion raciale et de classe, dont l'hyperghetto d'aujourd'hui constitue la matérialisation concrète.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Elias in the ghetto Loïc Wacquant Norbert Elias's figurational sociology offers a potent tool for dissecting the changing nexus of caste, class, and space in the American metropolis. Adopting a relational perspective and bringing fear, violence, and the state to the analytic forefront makes it possible to portray the transition from the mid-century « communal ghetto » to the contemporary « hyperghetto » in terms of the dynamic interaction of three master processes: the depacification of everyday life, social dedifferentiation leading to organizational desertification, and informalization of the economy. Each of these processes is set off and abetted by the collapse of public institutions and by the ongoing replacement of the « social safety net » of welfare by the « dragnet » of police and prisons. Elias thus helps us spotlight the distinctively political roots of the urban patterning of racial and class exclusion of which today's hyperghetto is the concrete materialization.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_2001_num_14_56_1196