Titre | Intérêt commun ou intérêt général ? De l'enjeu d'une décision terminologique chez Rousseau | |
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Auteur | Théophile Pénigaud de Mourgues | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 17, 2017 De l'intérêt général | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Dans cet article, je reviens sur un constat bien connu, mais jamais parfaitement élucidé : Rousseau n'emploie que très exceptionnellement l'expression « intérêt général », à laquelle il préfère celle d'« intérêt commun ». Je m'efforce d'y apporter une explication nouvelle, en partant d'un réexamen du concept même d'« intérêt » dans son œuvre, auquel il faut prêter un sens assez différent de celui auquel la philosophie politique nous a accoutumés : l'intérêt ne saurait être individuel, il ne saurait s'identifier à l'« avantage », il ne saurait faire l'objet d'un « calcul ». À ce titre, il existe une véritable antinomie entre la notion d'intérêt commun chez Rousseau et celle d'intérêt général qui se formalise chez les physiocrates de façon quasi contemporaine. L'intérêt commun est la base de formation démocratique d'une volonté politiquement orientée, qui prend comme telle le nom de « volonté générale », là où l'intérêt général est le langage normatif dans lequel une décision politique non nécessairement démocratique cherche à fonder sa légitimité en raison. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In this article, I offer a new interpretation for Rousseau's surprisingly spare use of the phrase “general interest” in his works. My starting point is the very notion of interest in his political thought. For Rousseau, interest is not a matter of calculation but of experience; properly speaking, once we are in the state of society, there is nothing like an individual interest because all our interests are shared with somebody else. And our political interest (our sensitivity to society's general disorders) is shared with all our fellow citizens. In this regard, I bring to light a clear antinomy between the “common interest” in Rousseau's Social Contract and the “general interest” as conceptualized by the physiocrats a few years later. By “common interest” Rousseau means the material basis for the democratic formation of a general will (that is, a political will) among the citizens, whereas by “general interest” physiocrats mean the normative language in which a non-democratic political decision claims its legitimacy by appealing to reason. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/asterion/3022 |