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Titre Le peuplement, catégorie montante des politiques urbaines néolibérales ?
Auteur Christelle Morel Journel, Valérie Sala Pala
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 10, 2011
Résumé Cet article se propose de considérer le « peuplement » comme nouvel enjeu stratégique pour les villes, dans un contexte de néolibéralisation des politiques urbaines et de montée en puissance de l'entrepreneurialisme urbain. La volonté de contrôler ou d'agir sur l'occupation sociale des espaces urbains, d'influencer les mobilités résidentielles, n'est pas nouvelle mais les stratégies de gentrification en constitueraient aujourd'hui la principale traduction. Les analyses défendant l'hybridité des politiques urbaines contemporaines, articulant des éléments de restructuration néolibérale et des héritages politiques et institutionnels – nationaux et locaux – de l'ère fordiste, permettent de mieux saisir la complexité des enjeux de peuplement, pris entre les logiques de la « place » et celles du « territoire ». Le cas de Saint-Etienne, ville moyenne dont l'histoire récente est marquée par la désindustrialisation et une décroissance démographique significative (près de 50 000 habitants ont quitté la ville depuis 1968), illustre l'imposition du paradigme de l'attractivité dans les politiques urbaines. En effet, au début des années 2000, la Ville a mis en œuvre une stratégie spécifique sur l'habitat alors que le laisser-faire l'emportait dans la période précédente. Cependant, cette stratégie ne repose pas sur une logique unidimensionnelle de gentrification mais sur une logique hybride mêlant une réelle préoccupation pour les – ou certains des – habitants « déjà là » et des enjeux d'image et d'attractivité à l'égard de l'extérieur, et notamment à une échelle intercommunale.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper suggests regarding « populating » as a new key issue for cities, in the context of neoliberalisation of urban policies and the rise of urban entrepreneurialism. Within this context, it seems as if gentrification strategies were the main translation of the ancient will to control or to act upon the distribution of social groups and to influence residential mobility in urban spaces. In fact, populating issues, taken between “place” and “territory” logics, are more complex and this complexity could be understood with the idea of hybridity of current urban policies which combine elements of neoliberal restructuration and political and institutional legacies from the Fordism period. Saint-Etienne case study, a middle-sized city which recent history has been characterised by deindustrialisation and a significant loss of inhabitants (nearly 50,000 inhabitants left the city since 1968), shows the strengthening of the paradigm of attractiveness within urban policies. As a matter of fact, since the beginning of the 2000s, the City Council has implemented a specific housing environment strategy, whereas “laissez faire” dominated until that period. This strategy is not a one-dimensional gentrification approach but a hybrid one, mingling the concerns of, or some of, the inhabitants ‘already there' and issues of image and attraction of inhabitants from outside, and particularly at the inter-municipal level.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/4536