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Titre Au-delà et en deçà du Périphérique
Auteur Fabien Truong
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 11, 2012
Résumé Au travers d'un travail ethnographique extensif, cet article illustre comment des lycéens de Seine-Saint-Denis circulent à travers la métropole parisienne. Il montre comment l'usage de l'espace, à la fois en tant que territoire et symbole, est socialement construit, remettant alors en cause la description médiatique d'adolescents de banlieue reclus, isolés et rechignant à quitter « leur quartier », ainsi que celle d'une jeunesse « non intégrée ». Observer où et comment les lycéens se déplacent – et ne se déplacent pas – à Paris, permet de comprendre la position ambivalente de ces jeunes dans la société française. L'analyse du rapport à leur lieu d'habitation met en valeur le poids du stigmate territorial et contribue au débat sociologique sur l'existence ou non de « ghettos » en France, en soulignant la connotation négative d'un terme rejeté et utilisé pour disqualifier le territoire « des autres » (le ghetto historique, le ghetto fictif, le ghetto américain et le ghetto voisin). L'article propose un idéal-type de la carte mentale et symbolique de Paris de ces jeunes (le Paris quotidien, le Paris poubelle et le blanc Paris) qui doit être lu en miroir de leur perception de leur propre lieu d'habitation. Cette relation donne à voir l'importance des processus de légitimation sociale, culturelle et “raciale” ainsi que les connections routinières et quotidiennes entre Paris et sa banlieue où processus d'intégration sociale et désir de mobilité sociale sont centraux.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Through an intensive ethnographic fieldwork, this paper illustrates how teenagers from the Parisian northern banlieue navigate the Parisian Metropolis. It shows how the use of space - as a territory and as a symbol - is socially constructed and questions the medias perspective cliché of secluded banlieue teenagers who would never leave their relegated housing projects, as well as the depiction of an ‘unintegrated youth'. Observing how and where they go – and do not go - in Paris allows us to understand their ambivalent position in the French society. Questioning how they relate to where they live also highlights the weight of a potent collective territorial stigmata, it also contributes to the ‘ghetto or no ghetto' French sociological controversy by showing that the word “ghetto” is rejected and bears a highly negative connotation, being used to disqualify the territory of “the others” (the historical ghetto, the fictional ghetto, the American ghetto, the neighbourly ghetto). Finally, the paper addresses an idealtype of the mental and symbolic map of Paris (le Paris quotidien, le Paris poubelle and le blanc Paris) which highlights the power of social, cultural and racial legitimization and domination processes as well as the daily and routinized connections between Paris and the banlieues in which processes of social integration and desire for social mobility are crucial.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/4568