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Titre Sciences urbaines : interdisciplinarités passive, naïve, transitive, offensive
Auteur Gabriel Dupuy, Lucien Gilles Benguigui
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 16, 2015
Rubrique / Thématique
Débats
Résumé Le présent article examine les modalités d'interaction entre différentes disciplines et l'urbanisme, c'est-à-dire l'interdisciplinarité liée aux savoirs et pratiques de l'urbanisme. Les auteurs décrivent une première forme d'interdisciplinarité qu'ils appellent « passive ». Cette interdisciplinarité s'est imposée dans le contexte du fort développement urbain qui a suivi la deuxième guerre mondiale. Elle consiste en une collaboration de disciplines intervenant dans les projets d'urbanisme. Après avoir montré les limites de ce type d'interdisciplinarité, les auteurs considèrent d'autres formes appelées dans l'article « naïve » et « transitive ». Dans ces formes d'interdisciplinarité, des chercheurs non urbanistes proposent des approches issues des sciences « dures » telle la physique (fractales) ou l'informatique (simulation multi-agents ou systèmes complexes auto-entretenus). Ces derniers types d'interdisciplinarité (naïve et transitive) procurent à l'urbanisme de nouvelles approches mais sont peu appréciés par les urbanistes dans leur ensemble. Plus récemment, l'urbanisme est devenu la cible de chercheurs qui souhaiteraient qu'il devienne une science comme les autres. Cela conduirait à l'utilisation de méthodes dites « scientifiques » (élaboration théorique, vérification des hypothèses, analyses de résultats, choix d'un modèle). Il s'agit d'une forme particulière et nouvelle d'interdisciplinarité que les auteurs nomment « interdisciplinarité offensive ». En effet, ce type d'interdisciplinarité ne se soumet pas aux paradigmes urbanistiques habituels et tend, par l'introduction de nouvelles méthodes, à modifier la nature même de l'urbanisme. Les auteurs concluent en s'interrogeant sur l'avenir d'un urbanisme confronté à de nouvelles formes d'interdisciplinarité.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The present article investigates several types of interaction between different disciplines and the urban planning i.e. the interdisciplinarity for the working knowledge of urban planning. The authors begin first by describing a kind of interdisciplinarity which they call "passive". This kind of interdisciplinarity was implemented in the context of the very important development of urban planning after the Second World War. It consists in a collaboration which associates different disciplines which participate in the urban projects. The authors show the limits of this kind of interdisciplinarity and consider other kinds which they call "naïve" and "transitive". In these cases of interdisciplinarity, scientists do not participate directly in the urban planning but propose several approaches deduced from the "hard sciences" such as physics (fractals) or computer sciences (multi-agents simulation, self-organized complex systems). Although these kinds of interdisciplinarity propose new approaches in urban planning, they are not very well appreciated by the majority of the urban planners. More recently urban planning has become the target of researchers who hope for urban planning to be scientific. This implies the use of "scientific methods" (theoretical elaboration, checking hypothesis reliability, critical analysis of the results and choice of a model) and this appears to be a new kind of interdisciplinarity called "offensive" by the authors. In fact this new kind does not follow the well know paradigms of the urban planning and tends toward the introduction of new methods so that the structures of urban planning itself may be modified. The authors conclude by asking about the future of urban planning facing new forms of interdisciplinarity.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/5107