Titre | Le contrôle du corps des femmes à travers l'histoire. Essai de mise en perspective de la question de la santé sexuelle et reproductive des femmes dans le monde arabe | |
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Auteur | Sophie Bessis | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | no 17, 2017 Dossier : Genre, santé et droits sexuels et reproductifs au Maghreb | |
Rubrique / Thématique | Dossier: Genre, santé et droits sexuels et reproductifs au Maghreb |
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Page | 21-30 | |
Résumé |
Le contrôle du corps des femmes est aussi ancien que la domination masculine elle-même, tout entière tournée vers un objectif central, le contrôle de la maternité. Ce contrôle s'exerce selon des modalités particulières dans les différentes civilisations mais a toujours pour but de maîtriser la sexualité féminine de manière à assurer la fonction reproductive au profit du groupe des mâles. Les pratiques coutumières des sociétés les plus diversifiées se sont attachées à codifier les modalités du contrôle. Quant aux religions, en particulier les trois religions monothéistes mais pas seulement, elles ont servi à sacraliser les processus de domination à travers lesquels s'exerce le contrôle patriarcal. Religions et coutumes étroitement mêlées, l'une renforçant les autres, ont ainsi édifié des appareils normatifs de domination. C'est ainsi qu'elles légifèrent toutes sur le corps des femmes, enfermant ce dernier dans un corset d'obligations et d'interdits. La valorisation symbolique de la fonction maternelle et la démonisation de la féminité font partie de cet appareil de contrainte. Ce corset a été contraint de céder (plus ou moins) dans les sociétés sécularisées et en voie de sécularisation où les interdits religieux ont été progressivement déconnectés de la loi positive. Tandis qu'en Europe, les avancées ont été proportionnelles aux processus de sécularisation, les interdits résistent dans le monde arabe vue la lenteur de ces processus et les régressions qui ont pu les affecter. On passera en revue la multiplicité des injonctions religieuses à la procréation et des interdits frappant l'autonomie reproductive et sexuelle des femmes. On s'attardera davantage sur leur permanence en contexte arabo-musulman, pour montrer que la sécularisation des lois et des pratiques sociales est une condition nécessaire au plein exercice des droits sexuels des femmes, même si elle ne suffit pas à assurer à elle seule cette libération. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The control of women's bodies is as old as the male domination itself, all turned towards a central goal, the control of motherhood. This control is exercised according to particular modalities in different civilizations but always aims to control female sexuality so as to ensure the reproductive function for the benefit of the group of males. The customary practices of the most diverse societies have focused on codifying the terms of control. As for religions, especially the three monotheistic religions, but not only, they served to sanctify the processes of domination through which patriarchal control is exercised. Religions and customs intertwined, one reinforcing the others, thus constructed normative devices of domination. Thus they legislate all on the bodies of women, enclosing the latter in a corset of obligations and prohibitions. The symbolic valorization of maternal function and the demonization of femininity are part of this apparatus of constraint. This corset was forced to yield (more or less) to secularized and secularized societies where religious prohibitions were gradually disconnected from the positive law. While in Europe, advances have been proportional to secularization processes, the prohibitions resist in the Arab world given the slowness of these processes and the regressions that may have affected them. We will review the multiplicity of religious injunctions to procreation and prohibitions on the reproductive and sexual autonomy of women. We will focus more on their permanence in the Arab-Muslim context, to show that the secularization of laws and social practices is a necessary condition for the full exercise of women's sexual rights, even if it is not enough to ensure this liberation alone. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/anneemaghreb/3151 |