Contenu de l'article

Titre Synthèse, Conclusions, Perspectives : les marges françaises, une géographie de la déconstruction ?
Auteur Étienne Grésillon, Frédéric Alexandre, Bertrand Sajaloli
Mir@bel Revue Bulletin de l'Association de Géographes Français
Numéro no 2017/3 La France des marges
Page 549-558
Résumé L'article offre une mise en perspective des débats autour de la France des marges et montre comment cette thématique conduit la géographie de la France à se repenser et à se déconstruire pour écrire l'espace, les marges échappant à une spécialisation définitive et normative. L'approche du lieu par les populations marginales comme scène sociale de la rencontre et de l'affirmation de la différence s'accompagne en effet d'une très grande mobilité de ces lieux-ressources qui, au gré des contingences sociales, dessinent une géographie éphémère. Elle permet également de comprendre les logiques des dominants, des populations intégrées, des pôles urbains et, à rebours, initie des foyers de contestation et d'innovation. La marge est ainsi un objet géographique éminemment politique. La marge prospère dans l'espace mais peine à y trouver bornes et limites, et à mobiliser les outils habituels de la discipline : transition, aréole, gradient, relative, dissimulée, fractale ; les lieux y sont comme tenus à distance. Elle adopte la pluralité des approches et des perceptions du territoire comme norme. La thématique permet ainsi d'étudier les frottements entre la forme du monde et la manière de l'habiter. Elle ouvre sur une étude des émotions, des sentiments et parfois du ressentiment.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper gives a perspective of the debates around the « margins » of France. It shows that the theme allows to reconsider the geography of France and to de/reconstruct space because the margins do not fit into a definitive and normative geography. So the approach of place by marginal populations as a social stage of encounters and affirmation of difference is linked with a very high mobility of these resource places which, according to the social contingencies, sketch an ephemeral geography. It offers to understand the logics of the dominant, of integrated populations and urban poles and, on the contrary, it initiates centers of contestation and innovation. The margin is therefore an eminently political geographical object. It defines itself in space but does not find borders and limits, while it is hard mobilize the usual tools of the discipline: transition, areola, gradient, relative, hidden, fractals; marginal places seem to be kept at a distance. Margins require a plurality of approaches and perceptions of the territory as methodology. The theme so allows to study the frictions between the shape of the world and the way of living in it. It opens on a study of emotions, feelings, and sometimes resentment.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/bagf/2205