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Titre Du « lac russe » au « lac OTAN » ? Enjeux géostratégiques en mer Noire post-Crimée
Auteur Louis Pétiniaud
Mir@bel Revue Hérodote
Numéro no 166-167, 3ème et 4ème trimestre 2017 Géopolitique de la Russie
Page 217-228
Résumé L'incorporation de la péninsule de Crimée dans la Fédération de Russie en mars 2014 constitue un moment fort dans l'évolution de la politique étrangère russe. La récupération des pleins pouvoirs sur la base militaire de Sébastopol permet par ailleurs à la Russie de renforcer sa présence en mer Noire et en Méditerranée. À l'échelle de la région pontique, cette opération a cependant eu pour effet de susciter de vives inquiétudes dans les plus petits États. Ces craintes, sans pour autant transformer radicalement leur politique extérieure, se sont cependant exprimées dans les textes officiels de Défense de chacun de ces pays. Ces doctrines stratégiques indiquent ainsi comment la perception des acteurs extérieurs change, entre avant et après 2014. L'Otan, particulièrement, est désormais unanimement considérée comme une force de stabilisation indispensable dans la région pontique. Les enjeux de cette manœuvre territoriale sont cependant autant internes qu'externes. En réintégrant la Crimée dans la Russie, le pouvoir russe s'est à la fois assuré un point d'appui stratégique vers le sud et un puissant soutien de la très grande majorité de la population russe.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
The incorporation of the Crimean Peninsula into the Russian Federation in March 2014 is the latest peak in the evolution of Russian foreign policy. By recovering full control over the military base of Sevastopol, Russia can henceforth reinforce its presence in the Black Sea and the Mediterranean Sea. In the Black Sea region, this maneuver has sparked vivid concerns in smaller States. These fears have not radically changed their foreign policy. However, they have appeared in the official Defense documents of each of these countries. The strategic doctrines of Romania, Bulgaria, Ukraine and Georgia indeed show to what extent their perceptions of external actors change between before and after 2014. NATO especially, is now perceived as a vital guarantee to the stability of the region. The issues of Crimea's reintegration however, are both internal and external. By taking back the peninsula, the Russian leadership not only took a pivotal territory for its military projection, it also obtained a powerful support from the vast majority of the Russian population.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_166_0217