Titre | Patrimoine communautaire et conflits d'usage dans deux villages du Zarmaganda au Niger / Communuty patrimony and usage conflicts in two villages of Zarmaganda in Niger. | |
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Auteur | Amadou Boureima | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 92, no 1, 2004 De part et d'autre du Sahara | |
Rubrique / Thématique | Mutations et conflits d'usage |
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Page | 83-96 | |
Résumé |
Des études menées dans deux villages du Zarmaganda ont fait ressortir un ensemble de constats inquiétants : les sols en présence sont pauvres pour la plupart, soit naturellement, soit du fait des activités humaines. Celles-ci ont favorisé le lessivage des sols fragilisés par la pauvreté du complexe argilo-humique, entraînant ainsi des mécanismes d'érosion par le départ des particules de surface plus fines qui laissent la place à une couche de sable peu fertile et très sensible au déficit hydrique. Les eaux de surface, formées à la faveur de la saison pluvieuse, sont très peu abondantes et soumises également à une très forte pression. Les eaux souterraines sont difficilement accessibles, la nappe étant souvent à plus de 80 m de profondeur. La biodiversité végétale connaît également une certaine régression. Les activités humaines ont considérablement réduit le couvert herbacé et ligneux. Cette situation compromet l'élevage extensif des bovins. La bonne terre qui constitue la principale ressource, est accessible à une minorité de personnes, descendant de la chefferie. Les pratiques d'exploitations agricoles et pastorales, qui ont connu des lentes transformations au cours de ce siècle, sont rendues obsolètes et inopérantes par un effectif de population en augmentation rapide. Ces constats nous amènent à émettre un certain nombre d'hypothèses : l'accès (l'appropriation) aux ressources naturelles, notamment la terre, est sélectif et donc fonction du statut social. La tendance à un fort taux d'accroissement de la population ne s'accompagne pas d'une évolution conséquente des pratiques d'exploitation du milieu. Les conflits vécus sont moins inhérents à la rareté des ressources collectives qu'aux modalités d'accès à ces dernières, ainsi qu'à un faible développement des stratégies alternatives. La démarche consiste à saisir dans leur ensemble les différentes transformations subies par le milieu et à mettre en évidence les innovations internes développées par les populations. Nous tentons ainsi de répondre à quelques interrogations : dans les années à venir, comment les populations pourront-elles répondre à la diminution croissante de leurs ressources naturelles ? Entrevoit-on, dans la gestion des ressources, les prémices de leur restauration, ou même leur augmentation ? Quelles modalités d'accès des différents acteurs aux ressources pourraient-elles infléchir la propension aux conflits ? Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Community heritage and land-use conflicts in two villages of Zarmaganda, Niger. Studies conducted in two villages of Zarmaganda in Niger resulted in a number of disturbing observations. First, soils are mostly poor, either because they are inherently so or as a result of human activities. These activities have led to leaching of the soils rendered fragile by the poor clayey humus complex. This has resulted in erosion by the removal of the finer surface particles, leaving a less fertile sandy layer that is particularly sensitive to water shortages. Second, surface water, resulting from the rainy season, is extremely limited and is also subject to severe pressure. Ground water is not easily accessible, since the aquifer is often situated at depths of more than 80 metres. Third, plant diversity has also being regressing and human activities have considerably reduced the herbaceous and woody cover, a situation which is now jeopardising the extensive methods of cattle rearing. Finally, good land, which constitutes the main resource, is accessible to only a minority of persons, descendants of the chieftainry. Farming and pastoral practices, which have undergone a slow transformation over the 20th century, have been rendered obsolete and inoperative by a rapidly increasing local population. These observations have led us to put forward a certain number of hypotheses: a) Access to (and appropriation of) natural resources, namely land, is selective and therefore depends on social status; b) The tendency toward high population growth rates is not matched by the necessary changes in the ways of working the land; c) Conflicts are less related to the scarcity of collective resources than to the conditions of access to the latter and to the limited development of alternative strategies. Our approach consists in examining, as a whole, the different transformations undergone by the environment and in identifying the internal innovative measures developed by the local populations. In this way, we attempt to answer a number of critical questions: In the coming years, how will local populations be able to respond to the increasing depletion of their natural resource base ? With regard to resource management, are there any signs of the resource base being restored or even increased ? What resource access conditions would be required to reduce conflicts of use among the different actors concerned ? Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_2004_num_92_1_2281 |