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Titre Les lavages du quai des esclaves du Valongo : Agencements rituels et patrimoine dans le vieux port de Rio de Janeiro
Auteur Jérôme Souty
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 229, 2018/1
Rubrique / Thématique
études & essais
Page 25-68
Résumé Au XIXe siècle, Rio de Janeiro fut la plus grande ville esclavagiste des Amériques, et probablement la plus grande ville noire du monde. Mis à jour en 2011, l'ancien débarcadère des esclaves du Valongo a fait depuis lors l'objet de politiques publiques de « mise en patrimoine » (à l'échelle locale, nationale, internationale) jusqu'au classement du site archéologique par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'humanité en 2017. Le quai, ainsi que le petit amphitéâtre et l'esplanade qui le bordent, servent aussi de support à diverses manifestations. Principales organisatrices d'un nouveau rituel annuel de lavage de ce quai, quelques baianas du candomblé carioca sont devenues des intermédiaires privilégiées des pouvoirs publics, des gestionnaires de la mémoire locale de l'esclavage, des gardiennes du patrimoine. Cet article décrit la naissance, la consolidation et l'institutionnalisation de cette cérémonie de lavage rituel. Il analyse les articulations développées entre « mise en rituel » et « mise en patrimoine », entre usages du passé et pratiques religieuses, entre mémoire communautaire afro-brésilienne et enjeux socio-politiques nationaux.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

‪In the nineteenth century, Rio de Janeiro was home to the largest slave port in the Americas, and was probably the largest black city in the world. Since its discovery in 2011, the former slave disembarkation point of Valongo Wharf has been the focus of many local, national and international heritage policies. In 2017, the Valongo Wharf Archaeological Site was designated by UNESCO as a part of World Heritage. Various cultural displays are also held on the wharf and in the small surrounding arena and square. As the principal organizers of a new annual ritual washing ceremony of the wharf, a few Baianas, priestesses of the candomblé of Rio de Janeiro, have become privileged intermediaries of the public authorities, managers of the local memory of slavery, and custodians of cultural heritage. This article describes the birth, consolidation and institutionalization of this ritual washing ceremony. It analyses the relationship between ritualization and the politics of heritage, between uses of the past and religious practices, and between the communal memory of Afro-Brazilian people and national, social and political issues.‪

Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_229_0025