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Titre La Cámpora au pouvoir en Argentine (2007-2015) : mouvement social, élite programmatique ou Garde de Fer du kirchnérisme ?
Auteur Damien Larrouqué
Mir@bel Revue Problèmes d'Amérique Latine
Numéro no 106-107, automne-hiver 2017 Situations de la démocratie 2
Rubrique / Thématique
Dossier : Situations de la démocratie 2
Page 77-93
Mots-clés (matière)administration fonctionnaire idéologie intervention de l'Etat jeune militantisme mouvement politique mouvement social organisation participation politique pouvoir politique
Mots-clés (géographie)Argentine
Mots-clés (anthropo)Kirchner (Cristina)
Résumé Fondée par Máximo Kirchner, fils de Nestor et Cristina Kirchner, au pouvoir en Argentine de 2003 à 2015, la Cámpora est une organisation progouvernementale peu étudiée et très complexe. Ayant entretenu une grande confusion entre activisme militant, engagement politique et capture de l'appareil d'Etat, elle est un pur produit de l'histoire argentine contemporaine. La comprendre nécessite de se confronter à son caractère protéiforme. C'est la raison pour laquelle nous l'avons considérée dans ses multiples dimensions. Trois parties composent cet article, correspondant à autant d'axes d'analyse. Dans la première, la Cámpora est d'abord identifiée à un mouvement de jeunes lié à la nébuleuse internationale des « indignés ». Organisation ayant des représentants dans toutes les universités publiques du pays, elle jouit d'une très grande capacité de mobilisation. Agissant comme une force d'attraction juvénile grandissante depuis la mort tragique de Nestor Kirchner en 2010, elle constitue l'un des rouages essentiels du pouvoir kirchnériste, dont elle a contribué à forger la mythologie. Dans une seconde partie, nous montrons qu'elle s'affirme aussi comme une « élite programmatique » véhiculant une nouvelle conception de l'Etat. Se définissant en effet comme « activateurs de politiques publiques », les Camporistes revendiquent d'exercer leur « militantisme depuis l'État, pour l'État et par l'État ». En rupture avec la décennie néolibérale, ils défendent une nouvelle vision de l'action publique axée sur la logique néo-wébérienne. Enfin, dans la dernière partie, nous soutenons qu'elle constitue surtout une nouvelle Garde de Fer au service du kirchnérisme. Bien que très qualifiés, les Camporistes n'en sont pas moins décrits comme des fanatiques politiques, qui vouent une dévotion sans faille aux époux Kirchner et relaient également leurs discours manichéens. En somme, la Cámpora entretient la « conception belligérante » du pouvoir associée au kirchnérisme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Cámpora at power in Argentina (2007-2015): social movement, programmatic elite or Iron Guard of the kirchnerism?Founded by Máximo Kirchner, the son of Nestor and Cristina Kirchner who ruled Argentina from 2003 to 2015, the Cámpora is a very complex and unstudied pro-Government association. Nonetheless, it is a pure product of Argentina contemporary history. Its practices are confusing, as they encompass social activism, policy commitment and state capture. In order to understand the Cámpora, we have to address its multiple identities. This article is articulated around three parts, which correspond to the different levels of analysis. In the first part, the Cámpora is identified as a young international movement in line with the Occupy Wall Street movement. This organisation has representatives in every public university in Argentina, and it benefits from a strong mobilization capacity. Since the death of Nestor Kirchner in 2010, it has gained power. As an actor of the political strength of Kichnerism, the Campora has been participating to build its mythology. In a second part, we wish to demonstrate that it also constitutes a bureaucratic elite, accounting for a new idea of State intervention. The Camporists define themselves as “public policy activators”, and claim to be activists “from the State, for the State and by the State”. Distancing themselves from the neoliberal decade, they defend a new idea of public action based on the neo-weberian rationale. Finally, in the last part we suggest that it constitutes the new Iron Guard of kirchnerism. Although highly qualified, the “Camporists” are deemed political fanatics extremely loyal to the Kirchner and participate to the dissemination of their Manichean speech. In a nutshell, the “Cámpora” upholds the belligerent conception of power conducted by the Kirchner.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PAL_106_0077 (accès réservé)