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Titre À quoi servent les (centaines de milliers de milliards de) transactions boursières ?
Auteur Gunther Capelle-Blancard
Mir@bel Revue Revue d'économie financière
Numéro no 127, 3ème trimestre 2017 Finance et croissance
Rubrique / Thématique
La finance : un facteur clé du développement économique ?
Page 37-58
Résumé Depuis la crise, plusieurs études académiques ont mis en évidence le développement parfois excessif de la sphère financière. Dans cet article, nous nous interrogeons spécifiquement sur la très forte tendance à la hausse des transactions boursières observée depuis les années 1980. Au niveau mondial, les échanges sur les marchés actions s'élèvent aujourd'hui à plus de 100 000 Md$ chaque année, ce qui équivaut à près de 150 % du PIB, contre seulement 5 % en 1975. Quelle est « l'utilité sociale » d'une telle activité ? La liquidité des marchés de capitaux est certes un déterminant essentiel du coût des financements, et donc de la croissance économique. Mais il y a tout lieu de penser que l'effet marginal soit décroissant. De nombreux travaux, théoriques et empiriques, suggèrent même qu'au-delà d'un certain seuil, l'augmentation des transactions a un effet négatif lié au fait que : (1) les entreprises pâtissent du raccourcissement de l'horizon de placement des investisseurs alors qu'elles ont besoin d'investisseurs de long terme ; (2) les investisseurs ont tendance à réaliser trop de transactions, ce qui nuit à leurs performances ; (3) cela s'accompagne d'une opacité croissance et d'une défiance de plus en plus forte vis-à-vis des marchés. Quelques rares mesures ont été prises pour, si ce n'est réduire, au moins limiter la croissance des transactions boursières, avec une efficacité très limitée. Seule une réforme en profondeur de l'organisation des marchés pourrait, semble-t-il, inverser la tendance. Au final, les enjeux dépassent la question du volume de transactions et portent sur la finalité des marchés boursiers.Classification JEL : F38, G10.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since the financial crisis, several academic studies have highlighted the excessive growth of the financial sector. In this article, we focus specifically on the sharp upward trend in stock trading since the 1980s. Globally, trading in equity markets have now hit over $100,000 billion, equivalent to nearly 150% of GDP, compared with only 5% in 1975. What is the “social utility” of all these trades? Stock market liquidity is undoubtedly a key factor in the cost of capital and, as such, a determinant of economic growth. However, the marginal effect is likely decreasing. Moreover, many theoretical and empirical studies suggest that above a certain threshold, trading has a negative effect since: (1) companies benefit from the involvement of long-term investors; (2) investors tend to perform too many trades; and (3) it comes at the expense of transparency and erodes the trust vis-à-vis stock markets. A handful of measures have been taken to limit the growth in stock trading, but these have had only a very limited effect. Only comprehensive reform of the architecture of stock markets could reverse this trend. Ultimately, these issues take us deeper than trading volume to question the very purpose of stock markets.Classification JEL: G10, F38.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOFI_127_0037