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Titre Climat, finance et croissance : l'introuvable tango à trois des modèles économie-climat ?
Auteur Étienne Espagne
Mir@bel Revue Revue d'économie financière
Numéro no 127, 3ème trimestre 2017 Finance et croissance
Rubrique / Thématique
Finance, innovations et productivité
Page 237-252
Résumé Cet article propose une synthèse de la littérature émergente sur le triptyque climat-finance-croissance et met en évidence les apports et les limites des modèles intégrés économie-climat dans l'analyse des mécanismes de ce triptyque. Dans une première partie, nous montrons comment les modèles integrated assessment models (ou modèles IAM), notamment le DICE développé par Nordhaus (2014) font (abusivement) primer la croissance sur les dommages que le climat pourrait engendrer. Les investissements dans un secteur bas carbone y entraînent systématiquement un effet d'éviction pour les autres secteurs, avec des conséquences souvent préjudiciables pour l'activité à court comme à long terme. De plus, une telle re-allocation des investissements ne peut pas provoquer de turbulences sur des marchés financiers supposés parfaits. Enfin l'équilibre de long terme de l'économie y est entièrement déterminé par les anticipations parfaites et rationnelles d'un agent économique représentatif, neutralisant ainsi de facto tout phénomène monétaire/financier durable. Puis ces hypothèses sont progressivement levées pour proposer une synthèse de la littérature émergente basée pour l'essentiel sur des travaux néokeynésiens. Il en ressort toutefois que l'intégration finance-climat-croissance dans les modèles économie-climat et loin d'être résolue.Classification JEl : G00, O40, O44.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper presents a synthesis of the emerging literature related to the trio climate-finance-growth. It sheds light on the pros and cons of the integrated economy-climate models for the analysis of this trio. We first show how in the integrated assessment models, starting with the seminal Nordhaus' DICE (2014), growth (improperly) takes precedence over the climate-related damages because investments in a low carbon sector systematically crowd-out the others sectors, with detrimental effects on both short term and long term growth. Moreover, in this perfect financial market framework, this re-allocation of resources drags no disturbing consequences. Finally the rational expectations of a representative agent completely determine the economic long-run equilibrium, leaving no place for any lasting financial or monetary effect. We then progressively relax theses hypotheses to put forward a synthesis of the very recent literature, mainly based on neo-keynesian models. Nonetheless, it appears that the integration finance-climate-growth in the economy-climate models is far from being solved.Classification JEL: O40, O44, G00.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOFI_127_0237