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Titre De la réparation à la restauration
Auteur Céline Granjou, Stéphanie Gaucherand, Elaine Chanteloup
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 98, no 3, 2010 Mélanges 2010
Résumé A partir d'une approche sociologique empirique, ce texte propose une analyse de la mise en œuvre de la revégétalisation sur la station de l'Alpe d'Huez depuis les années 1970. Il montre comment la revégétalisation est passée d'un objectif de réparation des cicatrices provoquées par les aménagements à une entreprise plus complexe de restauration. S'il s'agissait au départ de répondre à un objectif technique de lutte contre l'érosion, la revégétalisation a pris rapidement une tournure paysagère (reverdissement) ; elle a ensuite été pensée dans une perspective de restauration des écosystèmes ainsi que de restauration d'un paysage culturel « typique ». Aujourd'hui, gestionnaires de la station, techniciens, agriculteurs et chercheurs impliqués partagent un désir d'autochtonie qui touche dans certains cas à la foklorisation. Loin d'une perspective éthique surplombante, cette étude suggère ainsi comment les caractéristiques physiques du territoire, son histoire et la configuration des acteurs locaux informent largement les arbitrages et les choix techniques qui président à la restauration écologique, ainsi que les débats qui l'entourent. En conclusion, nous discutons de la spécificité de nos résultats et de leur validité pour d'autres stations alpines.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In this article, we analysed how the objectives behind the revegetation of ski trails have evolved since the 1970's. Our approach was based on a sociological survey. We show that the revegetation was first launched in order to repair the scars due to the works and to the infrastructures on the resort and then became, over time, a more complex restoration project. At first, revegetation techniques were developed to fight ground erosion. Soon, it was also associated with the idea of “turning the mountain green again”. Now, 40 years later, it aims at restoring both a natural ecosystem and a cultural landscape. The ski resort's managers, the technicians, the farmers, and the concerned researchers share a common wish for autochthony, which sometimes is close to folklorisation. Far from an ethical and general perspective, this study suggests that the physical characteristics of the territory, its specific history and its actors' configuration shape the way ecological restoration is locally performed through political choices and technical decisions, as well as the debates which are at stake. As a conclusion, we point the specificity of our results concerning l'Alpe d'Huez and discuss their validity for other alpine ski resorts.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rga/1249