Titre | Repenser le risque et les catastrophes dans les régions de montagne | |
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Auteur | Kenneth Hewitt, Manjari Mehta | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 100, no 1, 2012 Montagne, marginalité et catastrophe | |
Résumé |
Cet article aborde la question des risques et des catastrophes en montagne. Il vise non pas à dissocier mais plutôt à replacer ces concepts au cœur des questions de sécurité publique et de développement des États contemporains. Cette approche des catastrophes se distingue des précédentes, pourtant considérablement renforcées par les stéréotypes habituels, propres à l'environnement montagnard. De fait, celles-ci étaient jusqu'alors centrées sur l'aléa naturel, sur son caractère extrême et imprévisible, ainsi que sur la réponse post-catastrophe (phase d'urgence). La prise en compte d'autres facteurs apparaît nécessaire. Les héritages des histoires économique et sociale des territoires montagnards, et, plus particulièrement, les relations tissées avec les acteurs métropolitains et le reste du pays, contribuent, de manière décisive, à façonner la réalité contemporaine des montagnes. Le développement des transports, l'extraction de ressources et le tourisme, qui profitent à l'État et s'inscrivent dans la tendance internationale, peuvent paradoxalement accroître le risque pour les populations montagnardes et saper les stratégies préexistantes destinées à réduire le risque environnemental. Plus que tout, l'urbanisation rapide des montagnes en général, et de l'Himalaya en particulier, a largement contribué à intensifier les risques et à créer de nouvelles formes de vulnérabilités. La majeure partie de l'histoire actuelle des montagnes reste influencée par les déplacements contraints de population et la densification des centres urbains. Cela doit faire l'objet d'une analyse particulière. L'expansion rapide du bâti et des infrastructures, mis à part la sécurité de ces structures, engendre des risques nouveaux et complexes et détériore parallèlement le rapport habituel des hommes à leurs terres, en dégradant ainsi la capacité de résilience des individus. Dans la vie quotidienne des peuples montagnards, les catastrophes environnementales sont bien souvent dépendantes d'autres formes sociales de risque, de vulnérabilité et d'une insécurité corollaire. Pour conclure, la marginalisation des espaces montagnards reste avant tout la conséquence du développement socio-économique de ces territoires, dont les paramètres dépendent des stratégies de développement de l'État et des acteurs métropolitains et internationaux. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This chapter presents a view of risk and disaster in the mountains that finds them fully a part of public safety issues in modern states and developments, rather than separated from them. This contrasts with prevailing approaches to disaster focused on natural hazards, “unscheduled” or extreme events, and emergency preparedness; approaches strongly reinforced by mountain stereotypes. Rather, we find the legacies of social and economic histories, especially relations to down-country or metropolitan actors, are decisive in shaping contemporary “mountain realities”. Developments in transportation, resource extraction and tourism that serve state and international agendas can increase rather than reduce risks for mountain populations, and undermine pre-existing strategies to minimise environmental dangers. Above all, we see rapid urbanisation in mountains generally and the Himalaya in particular as highly implicated in exacerbating risks and creating new types of vulnerabilities. Enforced displacement, and concentration of, people in urban agglomerations, is a major part of the modern history of mountain lands that invites more careful exploration. Rapid expansion of built environments and infrastructure, without due regard to hazards and structural safety, introduce new and complex risks, while altering older equations with and to the land and sapping people's resilience. In the lives of mountain people, environmental hazards are mostly subordinate to other, societal sources of risk and vulnerability, and to the insecurities these involve. Basically we conclude that “marginalisation” of mountain lands is primarily an outcome of socio-economic developments in which their condition is subordinated to strategic planning by state, metropolitan and global actors. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |